La critique n’aime pas les comédies cachant d’autres niveaux de lecture. C’est pour cela que Le Lion n’a pas été accueilli comme il se doit.Avec son tandem déjanté et très complice ( nous rappelant les collaborations fructueuses entre Pierre Richard et Gérard Depardieu);son histoire idéalement rythmée où l’action « espionnage » s’invite pour donner une épaisseur à l’intrigue;et cette façon de naviguer entre faux-semblants et moments barrés; Le Lion ratisse large et affiche sans complexes ni prétentions déplacées son statut de comédie hybride. Quand, en France, ce genre sera reconnu à sa juste valeur? C’est désolant de penser qu’une comédie ne doit faire marcher que les zygomatiques et d’oublier les neurones. Dany Boon, Philippe Katerine, les seconds rôles étoffés du Lion et son réalisateur participent à un très bon moment de cinéma où le rire laisse place à l’action et aux émotions. Le scénario « poupées russes » donne l’opportunité aux acteurs d’explorer plusieurs registres dramatiques, de ne pas se cantonner à leurs zones de confort.C’est jubilatoire si vous acceptez les nuances, les ruptures de tons et la logique personnelle du film. J’ai eu un gros coup de cœur pour le personnage de Romain ( Katerine), psy dont le système de fonctionnement va être bouleversé par l’ultime vérité de son patient ( Boon). Tout fut dit, rien ne fut gratuit et cette cohérence maligne fut la cerise le gâteau.Réserver un bon accueil au lion car il mérite une attention particulière.