Enfin vu ce sommet de film d'aventures des 70's, réalisé par l'enfant terrible du Nouvel Hollywood, John Milius himself (c'est son second long, on est en 1975, il a travaillé sur le scénar de Jaws et pas encore sur celui d'Apocalypse Now). C'est un film vraiment très étonnant car il mêle deux genres. Le film d'aventures à l'ancienne, entre Lawrence d'Arabie et l'Homme qui voulut être roi pour aller vite, c'est à dire un cinéma à grand spectacle, mais un cinéma adulte, dur, parfois assez violent. Et de l'autre côté, quelque chose qui n'existe pas encore, mais qui est ici en germe, on va appeler ça le cinéma à la Amblin, un cinéma qui explosera avec Lucas et Spielberg, un côté Indiana Jones donc, qui reste un cinéma d'aventures, mais qui y incorpore de l'humour, du second degré, et qui infantilise le genre, le transforme en un cinéma pop-corn accessible à toute la famille. Le Lion et le Vent est un film passionnant car c'est une sorte de film Amblin mais où on coupe des têtes et où on enlève des enfants dans un degré de violence qu'on ne voit pas chez Amblin. Idem pour le personnage joué par Sean Connery. Il faut certes accepter le fait qu'un lord écossais puisse jouer un sultan arabe (c'est assez facile en fait), mais ce qu'il y d'osé c'est qu'il joue le grand méchant du film. Il est méchant mais en même temps sympa. D'ailleurs Milius le ridiculise dès sa première scène. Tout le film joue là-dessus, sur cet entre deux, entre deux genres, entre humour et cruauté, et même entre film d'auteur et cinéma de divertissement. Car s'il est un vrai divertissement, le film de Milius est magnifique plastiquement et en terme de mise en scène. Milius aurait pu être un des plus grands cinéastes d'Hollywwod, mais l'histoire en a décidé autrement.