Dr. Seuss' The Lorax
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Troisième film des studios Illumination, avant que ceux-ci ne se laissent entraîner par la vague infernale Moi, moche et méchant, Le Lorax fait tout de même pâle figure à côté de son aîné. Evoquant par bien des aspects le Horton des studios BlueSky, inspiré comme lui des romans pour enfants du Dr Seuss, Le Lorax nous fait rentrer dans un monde complètement délirant, qui constitue la principale force du film. De fait, c’est avec un plaisir constant que l’on découvre les mille et une trouvailles des studios pour donner vie à ce monde complètement fou.
Malheureusement, si celui-ci séduit souvent, il lui manque un grain de folie pour réellement plonger son spectateur dans un délire qui s'avère souvent trop sage. La faute en revient à un choix narratif qui nous propose un récit se déroulant sur deux lignes chronologiques distinctes. Si l’idée n’est pas idiote, elle est très mal exploitée par Chris Renaud et Kyle Balda, qui, ne pouvant faire avancer le récit dans le présent tant qu’ils n’ont pas fini de raconter celui du passé, font patiner autant que possible l’intrigue dans laquelle les 10 premières minutes de film nous ont immergées. En outre, cette double temporalité induit de nombreuses faiblesses d’écriture des personnages, la plupart d’entre eux étant sous-exploités (particulièrement le Lorax, qui réussit le brillant exploit d’occuper le titre du film en restant impuissant face aux événements pendant tout le film), ce qui fait qu’on n’arrive jamais à s’y attacher. Autre choix malheureux, les chansons qui interviennent régulièrement durant le récit plombent chacune de leur scène, leur piètre musicalité venant briser l’excellente bande originale composée par John Powell. Enfin, ayant bâclé leur intrigue et leurs personnages, ils ne manquaient qu’aux réalisateurs du film de bâcler leur message, ce qu’ils ne manquent pas de faire, appuyant lourdement un écologisme dont la naïveté ôte toute l’efficacité.
Pourtant, malgré tous ses défauts, on se laisse petit-à-petit emporter par ce film d’animation grâce à deux qualités qui subistent bel et bien (outre la musique de Powell, donc) : des graphismes superbes et un humour rafraîchissant, qu’un manque de relief global ne parvient pas à entamer. Et si l’on est bien conscient que rien dans ce film n’est susceptible de marquer l’histoire du cinéma, on passe un suffisamment bon moment pour ne pas s’ennuyer face à un potentiel qui, même partiellement gâché, fait de ce film un divertissement sympathique.
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Créée
le 14 oct. 2017
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