La première fois que j’ai vu ce film, je devais avoir une douzaine d’années à tout péter. J’avoue que je n’avais pas tout compris au film et en plus, il ne m’avait pas remarqué. Je tente donc un deuxième visionnage et je dois avouer que ce film est dans la moyenne basse des comédies françaises. On retrouve toujours le même genre de vanne grinçante et relou qui tire un sourire sans vraiment toucher le spectateur. Mais il y a quand même quelques fulgurances intéressantes. Attention, il a 36 heures pour devenir le mac.
Honnêtement, le générique du début de film est excellent. Mêlant split-screen et image classique de l’idée que l’on se ferait d’un mac, le film démarre fort. José Garcia se donne tout de suite à fond dans son rôle et heureusement, car sinon, le film se serait cassé la gueule. Le film met en place l’univers du mac de belle manière, je trouve. On retrouve les filles dénudées, les chiens de garde, le chef suspicieux, le club branché, non vraiment, je trouve que la phase de présentation du film est réussie. Pourtant, passé, cette phase, le film bascule petit à petit dans la comédie lambda. Le scénario n’est pas fameux. Dès le départ, on sait que le double personnage joué par Garcia va s’en sortir. Il est beaucoup trop attachant pour mourir et c’est dommage, car finalement, le film perd de l’intérêt.
Alors oui, comme je le disais, il y a des fulgurances : deux en particulier : le caméo de Sylvain Wiltord qui est vraiment drôle pour le coup et la scène de danse où Ace fait exploser le dance floor. Cette scène est vraiment une réussite. Je me demande même s’il était prévu. Quand on voit la réaction de Melki, on se dit que cette scène ne devait probablement pas se dérouler de cette manière-là. Il faut reconnaître que José Garcia à quand même du talent. Il est capable de se muer en deux personnages qui sont différents sans trop de mal et dans le même temps exploser le dance-floor.
Malheureusement, à part le personnage joué par Garcia, tous les autres personnages sont creux. Les chiens de garde sont vraiment inutiles, il n’apporte rien au film, mais le gros problème du film, c’est le « méchant ». Interprété par Gilbert Melki, il n’est pas crédible. Il est censé être un chef, une sorte de parrain de la mafia marseillaise, mais le mec, c’est un bisounours. La seule scène où il pourrait vraiment laisser éclater sa colère se transforme en karaoké ridicule. C’est dommage. Le talent de Melki n’est vraiment pas mis en valeur dans ce film. Que dire des personnages féminins… Putain, mais quand est-ce qu’on va avoir le droit à des vrais personnages féminins dans ce genre de film ? C’est si difficile que ça ? Faut-il vraiment qu’elles soient cantonnées au rôle d’exutoire sexuel ou amusement de la galerie ? Cela m’énerve, le traitement des personnages féminins est déplorable dans ce film.
Comme je le disais, pour un premier film, Pascal Bourdiaux fait un bon travail de réalisation. Entre le split-screen, la mise en scène et le choix de ses musiques, on peut dire qu’au moins, il n’a pas chômé. Malgré tout, le scénario empêche le film de décoller et reste ancré dans la moyenne du genre. Dommage, le potentiel était là.
Le Mac n’est pas un grand film, mais il se laisse regarder sans mal. José Garcia donne tout ce qu’il a et ça fait plaisir. Je le trouve vraiment excellent dans ce rôle. Malheureusement, il est le seul à pouvoir montrer ses talents tant les autres personnages sont mal traités. Finalement, on obtient un film moyen, qui possède quelque fulgurance, qui fait honte en ce qui concerne les personnages féminins et qui, au final, est vite oublié.