“Notre devise pour assurer: soit trépassé, soit remboursé ! “

« Le magasin des suicides » est donc un film d’animation réalisé par Fabrice Leconte et sorti en 2012, adapté du livre éponyme, édité lui en 2006. Alors, je tiens à préciser directement : je n’ai pas lu le livre. En général, c’est ce que je fais avec les adaptations, d’abord le livre, puis le film. Je me suis permise une petite exception, tout simplement parce que je suis tombée par hasard sur le film, et ai appris seulement après le visionnage que ça en était une, d’adaptation. Puis au pire, je peux arrêter de me justifier sur tout et n’importe quoi et commencer ma critique.



-Je vais prendre {le fusil}.
-Vous ne le regretterez pas ! Effet garanti ! Oh, je suis bête, j’allais dire « Vous m’en direz des nouvelles! » Ha ha ha !



Résumé (sans spoiler):


Dans un monde gris, froid, triste au possible, et où la vie n’a littéralement plus de raison d’être, la famille Tuvache s’est spécialisée dans la vente d’objets servant à se suicider. De la corde à la lame de rasoir, en passant par le bloc d’essence ou le revolver (« avec une seule balle, la deuxième ne sert à rien »), tout y est.
Cette famille est composée de Mishima, le père, le commerçant, celui qui conseille les clients et fabrique avec son fils la marchandise. Il tient le magasin avec Lucrèce, sa femme, qui s’occupe aussi des enfants. Marilyn et Vincent Tuvache sont donc les enfants/ados dépressifs, qui tirent la gueule constamment, râlant contre la terrible injustice : eux ne peuvent pas se suicider, car ils se doivent de reprendre le magasin à la mort de leurs parents.
Et puis vient Alan. Alan est le troisième enfant Tuvache, et avec ça la joie de vivre incarnée. Son sourire risquerait fortement de détruire les affaires des parents Tuvache, ou pire : d’être contagieux…



(voyant la femme enceinte)
-Vous attendez un heureux évènement?
-Un évènement, oui ! Heureux,c’est moins sûr ! Et vous, vous avez des orphelins ?
-Pardon ?
-Je veux dire, vous avez des enfants?



Les points forts :


Des qualités, ce film en regorge.
Je vais commencer par celle qui m’a le plus frappée : les graphismes. Les couleurs, les ambiances, les décors, tout est bien dessiné dans ce film. Particulièrement lors des chansons, mais ça j’y reviendrai plus tard.
Forcément, avec un thème pareil, on devait s’y attendre : l’humour noir. Alors, si vous n’êtes pas friand de ce genre d’humour, vous ne risquez pas d’apprécier le film. Mais pour quelqu’un comme moi… J’ai juste passé 1h15 à enchaîner rire sur rire, peut-être pas fou-rire, mais les blagues sont intelligentes, bien placées et jamais trop insistantes.
La durée du film aussi, est à souligner. Plus au moins 1h15 de film, et presque aucune scène n’est à retirer (voir aux points faibles). Le film n’est ni trop long, ni trop court, on ne s’ennuie pas plus qu’on ne reste sur sa faim


(et c’est ironique puisqu’après ils fondent une crèperie)


.
Dernier point important, les personnages. J’ai mis un peu de temps, mais je me suis réellement accrochée à la plupart d’entre eux. Surtout les deux parents. Je vais par contre être obligée de légèrement (mais très légèrement) spoiler pour expliquer pourquoi.


Lors d’une chanson, on apprend que les parents rêvent de se suicider eux aussi, mais ne peuvent pas, car ils se doivent de travailler, pour assurer un avenir et un héritage heureux pour leurs enfants. On comprend alors que, les enfants, c’est tout ce qu’ils leur restent, sans eux ils seraient partis depuis longtemps. Si cette scène n’avait pas été chantée, elle aurait pour sur été beaucoup plus émouvante.


Un point que je vais développer tout de suite.



-Bon, bien je vais prendre {le suicide par} le poison, alors.
-Très bien. Lucrèce?
-Je vous fais un paquet cadeau ?
-Non, c’est pour moi.
-Quand même! C’est plus gai ! Voilà ! 58€.
-Ah oui, quand même...
-Mais, mon cher monsieur, qu’est-ce que vous croyez? Si on se donne la mort, la mort, elle, n’est pas donnée!

-De toute façon, là où vous allez, vous n’allez plus rien dépenser !



Les points faibles :


Alors, ce film a beau être génial, il a un gros, gros, ÉNORME point faible : LES CHANSONS, P***** DE B***** DE M****. Les doubleurs se sont tous mis d’accord pour chanter mal apparemment, mais surtout, elles ne servent à rien. Sérieusement, ça vous aurait tué de faire parler les personnages ? Normalement ? Sans rimes ou fausses notes ? De plus, ça retire selon moi toute l’émotion de la scène. Mais mais mais, les chansons arrivent à contre-balancer grâce à leur visuel. En effet, les clips sont tous bonnement magnifiques, et joliment mis en scène, comme par exemple la chanson des parents (voir dernier point fort). Des scènes donc agréables à regarder, mais pas à entendre. Dommage.
Un autre défaut, c’est le personnage d’Alan. J’avoue, c’est purement personnel. Mais je ne peux déjà pas supporter les gosses trop enthousiastes et optimistes dans la vraie vie, alors à l’écran, non merci.
Le dernier problème, c’est la fin. Là, je n’ai pas tellement le choix de spoiler par contre.


Alors, pour faire vite, Alan veut rendre le sourire à tout le monde, alors il détruit le magasin grâce à une super voiture qui diffuse de la musique et qui fait trembler le sol, ce qui détruit tout le magasin et fait rencontrer l’amour à Marilyn (un gars dont on ne connaît même pas le nom, bonjour le perso « t’es là juste pour une happy end, fais pas chier »), qui décide de transformer le magasin en crêperie parce que le nouvel amour de sa vie est « d’origine bretonne, et réussit les crêpes à merveille ». Il y a des chansons, des fleurs, des « je t’aime », et des roux partout (ah oui, parce que Alan est roux. Vous en faites ce que vous voulez). J’ai vraiment besoin de dire ce qui ne va pas ? Si oui, allez voir .



-Faites-moi confiance, nos clients adorent !
-Comment le savez-vous ?
-Ah ça, aucun n’est revenu s’en plaindre !



Conclusion :


Regardez ce film. Ouais, les chansons sont chiantes, bien qu’indispensables, tout comme Alan. Ouais, la fin est niaise au possible. Mais tout de même. Les autres personnages sont attachants, les graphismes bluffants, l’humour cinglant. Et puis, euh.. C'est l'intention qui compte?

DikoMoria
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le 27 mars 2016

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