Finalement peu connu en Europe en dehors de son oeuvre fondatrice, l'univers de L. Frank Baum, le créateur du "Magicien d'Oz, est une véritable institution aux USA, ayant donné lieu à une longue série de livres (qui continue encore aujourd'hui par le biais d'écrivains contemporains), à des représentations théatrales, à une poignée de films muets et à nombre remarquable d'adaptations et de relectures plus ou moins inspirées.

Sous l'impulsion de Arthur Freed, une adaptation fastueuse du classique de Baum va donc voir le jour, histoire de capitaliser sur le succès surprise de "Blanche-Neige et les sept nains", projet incroyablement ambitieux et risqué qui aura ouvert la voie à un nouveau marché, celui du film pour enfants.

Si le monde fictif de Oz est un endroit magique et merveilleux, sa mise en chantier ne va pas aller sans certains accrocs, à commencer par le remplacement du comédien Buddy Ebsen par Jack Haley, l'interprète initial de l'homme en fer-blanc ayant été victime d'une sérieuse réaction allergique dû à de la poussière d'aluminium provenant de son maquillage. Cela sera ensuite le tour du metteur en scène Richard Thorpe d'être remercié par le producteur Mervyn LeRoy, peu convaincue par les rushes. Devant débuter le tournage colossal de "Autant en emporte le vent", George Cukor passera quelques semaines sur le plateau, le temps d'aposer une certaine vision en ce qui concerne l'identité visuel du film, avant que Victor Flemming ne vienne prendre définitivement le poste de réalisateur. Détail amusant, Flemming viendra une fois de plus à la rescousse de Cukor sur le plateau ingérable du classique avec Clark Gable.

Prenant quelques libertés avec le matériau original (le monde d'Oz est issu ici des rêves de l'héroïne, les protagonistes se révélant être des émanations du monde réel), le film de Victor Fleming, malgré un scénario qu'un spectateur d'aujourd'hui pourra qualifier de manichéen et schématique, reste un enchantement de chaque seconde, où l'émerveillement et la magie font figure d'autorité suprême.

D'une beauté plastique incomparable, "Le magicien d'Oz" est sans aucun doute un des plus beau film pour la jeunesse, rempli de séquences inoubliables et bénéficiant des maquillages révolutionnaires de Jack Dawn (le latex était encore peu utilisé à l'époque) et des effets spéciaux incroyables de Arnold Gillespie. Un concentré de poésie pure, parabole évidente sur la "magie" du cinéma que les enfants du monde entier devraient voir chaque année.

Créée

le 15 mars 2013

Critique lue 2K fois

44 j'aime

7 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 2K fois

44
7

D'autres avis sur Le Magicien d'Oz

Le Magicien d'Oz
Gand-Alf
8

Yellow Brick Lane.

Finalement peu connu en Europe en dehors de son oeuvre fondatrice, l'univers de L. Frank Baum, le créateur du "Magicien d'Oz, est une véritable institution aux USA, ayant donné lieu à une longue...

le 15 mars 2013

44 j'aime

7

Le Magicien d'Oz
Docteur_Jivago
5

Un enrobage trop sucré et mielleux

Tout commence dans le Kansas lorsque Dorothy, une petite fille, voit son chien qu'elle aime tant être dans le viseur de l'institutrice. Mais d'un coup, elle se voit transporter dans un nouveau monde,...

le 31 oct. 2014

31 j'aime

2

Le Magicien d'Oz
JZD
5

Lucy in the Sky with Dorothy !

En parlant de la grisaille et de la brillance chez Dreyer, Pynchon s'est infiltré dans ma pensée ; c'était dans Vice Caché, une simple remarque d'un mec qui passait par là à propos du magicien d'Oz :...

le 9 mai 2013

31 j'aime

10

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

269 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

212 j'aime

20