A mon avis s'il y a bien un film qui peut autant ravir les fans de Belmondo que les autres, ce serait sans doute cette comédie pleine de fraîcheur.
L'acteur retrouve Philippe de Broca, tous les deux ont eu une relation fructueuse et Le Magnifique est un film réellement formidable. Le début est clairement la meilleure partie du film, on enchaîne les gags à un rythme fou, à tel point que parfois l'on ressent une baisse de régime dans la suite du récit.
Jean-Paul Belmondo s'y montre d'une forme explosive (il fêtera ses 40 ans durant le tournage au Mexique), un monstre de charisme n'hésitant pas à écorner son image en faisant preuve d'un beau sens de l'autodérision, ses mimiques sont irrésistibles. On rigole beaucoup au début de ce film (en le revoyant j'ai aperçu plein de petits détails que je n'avais pas forcément capté la première fois, c'est ça aussi qui fait la force d'un film) puis bien sur on découvre l'envers du décor, Bob Saint-Clair est un personnage de roman (du style SAS de Gérard de Villiers) dont l'auteur mène une vie bien terne.
On passe de la parodie de James Bond à la triste réalité, du soleil mexicain à la pluie parisienne. Pour autant on demeure toujours dans la comédie, même si au passage cette comédie égratigne le milieu de l'édition littéraire via un personnage sans scrupule joué avec malice par l'italien Vittorio Caprioli, incarnant dans la partie fiction l'adversaire de l'agent secret Bob Saint-Clair. Ce sera l'occasion d'une amusante scène de massacre virant au gore grand guignolesque, un humour iconoclaste peu présent dans les comédies françaises.
Revoir de nos jours cette comédie sensass demeure toujours un vrai plaisir, au style que l'on retrouvera rarement dans le cinéma français, une époque ou le divertissement populaire ne se moquait pas de son public.
Voilà une superbe œuvre dans la filmographie de l'acteur et du réalisateur, en-dehors de Bébel il est aussi très bien accompagné par Jacqueline Bisset ainsi que d'excellents seconds rôles qui participent aussi au succès du film (en particuliers la mort dantesque de l'électricien joué par Jean Lefebvre) sans oublier la jolie musique de Claude Bolling aux airs mexicains.