Huò Yuán Jiǎ
Huò Yuán Jiǎ rêve de devenir un grand maître des arts martiaux comme l'est son père. A la mort de ce dernier, c'est naturellement qu'il lui succède à la tête de son école. Extrêmement doué, il...
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le 25 févr. 2013
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Le Maître d’armes rappelle que la sagesse n’est pas un acquis délivré par une naissance avantageuse, mais constitue le fruit d’un long et pénible apprentissage. La dialectique principale entre vengeance aveugle et rédemption spirituelle vise la discussion des grands mythes fondateurs : doit-on perpétuer la violence endémique souvent à l’origine des États ? Telle est la conviction initiale de Huo Yuanjia. Il lui faut restaurer le déshonneur essuyé dans l’enfance et devenir le premier. Devenir un héros, une gloire nationale et individuelle. Le film montre ainsi que le succès occasionne une forme de paranoïa axée sur l’irrépressible soif de vengeance et la peur de tomber de son podium, de perdre son précieux titre. Le film montre ainsi la naissance, dans le cœur d’un jeune garçon, du fanatisme le plus pur, au sens religieux du terme. Entre désillusions et repentance, Le Maître d’armes suit une structure dramatique on ne peut plus conventionnelle mais qui a l’avantage de rendre son récit lisible et universel, en dépit de l’ancrage culturel strictement chinois. Il est aidé par des combats mis en scène avec une certaine efficacité, qui réussissent à faire ressentir le danger constant. Et si l’œuvre de Ronny Yu ne brille guère par sa subtilité, elle a le mérite de revivifier les codes du film de sabre tout en les insérant dans une réflexion, certes de surface, sur la montée des nationalismes et l’entrée d’un art chinois sur la scène internationale. Ou comment un art martial se voit utilisé à des fins patriotiques et politiques, au risque de perdre tout ce qui faisait de lui un art, au risque de le changer, lui-même, en instrument d’un fanatisme étatique.
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le 8 août 2019
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