Clive Barker est pour l'abolition des frontières. Les frontières entre la vie et la mort, entre notre monde et l'Enfer, et même entre le Bien et le Mal (tant le personnage maléfique se donne des allures christiques).
La scène d'ouverture, ça vous pose déjà un film, et celle-ci est particulièrement réussie. Dans un paysage désertique et désolé, où le sable tente de recouvrir les cadavres d'animaux et les statuettes d'idoles antiques, un assaut est mené contre un sorcier qui vit replié là avec sa communauté. Le sorcier se nomme Nix mais se fait appeler Le Puritain (surnom plutôt agréable pour un personnage aussi maléfique : une fois de plus, le Mal essaie de se faire passer pour le Bien). Et il détient une petite fille qu'il a kidnappée.
13 ans plus tard, un détective privé new-yorkais (Henry D'Amour... no comment) spécialisé dans les affaires surnaturelles est engagé pour une histoire de fraude à l'assurance. Mais il va vite se retrouver dans une enquête assez horrible sur des meurtres rituels.
La scène du spectacle de magie de Swann est une grande réussite et permet surtout de mettre en évidence cette absence de frontière entre notre monde et l'Enfer, thème qui se retrouve dans tout le film. Et Barker parvient bien à nous rendre sensible à ce danger permanent, à cette plongée dans un monde qui est en danger constant d'être absorbé par les puissances infernales. Le Puritain génère et utilise le chaos pour atteindre ses objectifs.
Le film se regarde avec plaisir et se déroule de façon plutôt inattendue. L'atmosphère de sorcellerie maléfique est très bien implantée. Et le personnage de Swann est, de très loin, le plus intéressant : sorcier puissant touché par le pouvoir du Puritain, il est devenu un personnage complexe.
Face à lui, Scott Bakula, qui interprète le détective, est particulièrement mauvais. Les trucages aussi ne sont pas d'une grande qualité. mais ces quelques fautes de goût ne gênent pas trop.