34 years a slave
Armé de son charme ricain breveté, The Butler est fait pour verser sa petite larme à emporter, que ça dégouline sur ta joue sans crier gare alors que l'on ne voit que des gros plans de visages...
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le 29 avr. 2014
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Armé de son charme ricain breveté, The Butler est fait pour verser sa petite larme à emporter, que ça dégouline sur ta joue sans crier gare alors que l'on ne voit que des gros plans de visages terrassés de tristesse. Comment Oprah Winfrais pourrait-elle prétendre à un oscar avec une prestation qui se limite les trois quarts du temps à s'attrister en gros plan sans rien dire déjà ?...
Avec la dose massive de pathos gratuit délivrée par "12 years a slave", je m'attendais au pire, mais finalement, The Butler est plus agréable. C'est plus gentil surtout. On a un résumé très simpliste de l'évolution des droits civiques américains fait en majeure partie autour d'un antagonisme "père majordome à la Maison Blanche ayant vraiment existé / fils black power proche de tous les leaders afro-américains (même pas réel, quelle déception...)" qui permet de survoler une période de 50 ans en express, sans trop moufter au moins jusqu'à la dernière demi-heure. Résumer une aussi longue période en deux heures, c'est fort, mais ne rien en apprendre du tout, ça l'est encore plus, bravo Lee Daniels. On obtient une sorte d'afro-"Né un 4 juillet" light croisé à "Forest Gump", version soupe. Le seul passage plus approfondi serait lorsque Luther King expose la position du majordome comme au dessus du concept de racisme. Ça suffira à faire tout le film.
Il n'y a aucune ambiguïté chez les personnages, tous bien étiquetés proprement, et le tout se passe sans friction ou presque : le fils aîné "Black Power" qui n'a même pas réellement existé (quelle déception) et passe au travers de tous les attentats célèbres, le fils "guerre du Vietnam" qu'on entend juste dire qu'il y va et y meurt, la gentille maman un peu alcoolique mais sympa donc ça rattrape, le voisin bourrin, la copine Black Panther qui rote à table, Lenny Kravitz pour faire le noir cultivé, les Présidents caméos, nouveau concept, etc, et un gentil Forest qui nous fait comme jamais sa belle tête de gentil digne tout triste.
C'est du gentil film américain donc. Sous Reagan, on faisait du bourrin expansionniste, sous Obama, on fait de la fiction-biopic avec des belles valeurs d'égalité qui font pleurer. Tout est clippé comme il faut. Il y a à peine des dialogues même. Quand le sujet devrait être plus intéressant, ça passe illico en mode résumé par l'image, si possible en musique. Typiquement émouvant par la mise en place d'effets faciles, l'amour, la haine, la violence, la rupture, patati patata, mais totalement dénué de la moindre réflexion sur ce qu'il raconte.
N'empêche que Lee Daniels a fait pire et ça m'énerve largement moins qu'un "12 years a slave" qui lui, prétend donner à réfléchir tout le long. Là non, ça se passe tranquillement, on voit du beau monde, de la belle vaisselle, un parcours typique de héros de l'ombre parti de rien pour atteindre le prestige du majordome de la Maison Blanche et dont la quête finale sera de rencontrer Obama... L'opposition père-fils ne serait presque qu'un prétexte à côté de ça. Parce que le coup du majordome qui réagit au bout de toute une vie et vient manifester avec son fils, comme ça en deux secondes au détour d'une énième scènette résumé, non. Ça peut sembler bien mais ça ne porte rien, c'est juste survolé.
Mais allez, c'est pas méchant, ça peut toujours être utile de rappeler tout ça aux racistes de tout poil et moi, j'ai beaucoup, beaucoup de mal à résister à Forest, comme toujours impeccable quand il fait son nounours stoïque. Et puis, majordome à la Maison Blanche pendant 34 ans, ce n'est pas banal. Dommage d'en faire un film aussi convenu vu le potentiel.
ps : pas un éclaireur au dessus de 4 ou presque. Ils sont impitoyables... J'aurais bien poussé au 6 même, mais la dernière demi-heure pro-Obama affiche encore plus grassement ses calories. Je devrais mettre 5, ça vaut pas plus... Bon, hé, 6, basta.
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le 29 avr. 2014
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