Voir le film

Dans une petite bourgade dans les montagnes japonaises, Takumi vit dans sa petite barraque avec sa fille et a une position d'homme à tout faire du village. Il connait le coin comme personne, et la première partie du film insiste sur le lien du personnage avec la nature. Ça se traduit par des plans fixes de plusieurs minutes sur Takumi qui coupe du bois, un restaurateur qui remplit des bidons d'eau, ou une fillette qui se balade dans un champ avec un travelling horizontal.


Sans que le dialogue ne l'explicite, je pense que le film tente de te faire passer l'idée que les personnages sont des sortes de chasseurs-cueilleurs. Qui prennent ce dont ils ont besoin, mais qui sont généralement filmés de loin, entourés par la nature qui entoure les personnages.




Une réunion publique arrive, où deux personnes venues de Tōkyō expliquent qu'elles font installer un camping de luxe dans la commune. Les pauvres s'en prennent plein la tronche pour des questions de placement de fosse septique et compagnie. Normalement, tu sens venir une trame sur le clivage urbain/rural.




Le film esquive totalement cet aspect, en se plaçant du point de vue des deux citadins pour le reste du film. Exit donc la fable écologique basique. Tu gagnes en empathie, et tu vois les personnages s'intéresser à l'endroit et le découvrir tranquillement. C'est à ce moment que le film sort ses plus beaux plans. Y en a deux ou trois absolument incroyables (la cabane entourée de pins, au crépuscule avec la fumée qui s'échappe de la cheminée, mazette).




Forcément, il se repasse des choses que je ne vais pas détailler. D'habitude, Hamaguchi est toujours très bon pour te faire comprendre l'état mental de ses personnages et te faire comprendre leur cheminement intérieur. Le tiers de fin va totalement à contrario de ça. Je me dis que c'est forcément en lien avec le fait que, contrairement à ses autres films, le thème ne soit pas directement humain. La nature garde sa part de mystère, et nous ne pouvons que partiellement la connaitre et la comprendre.

Behemoth
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon Top 100 Film et Les meilleurs films de 2024

Créée

le 21 avr. 2024

Critique lue 33 fois

2 j'aime

Behemoth

Écrit par

Critique lue 33 fois

2

D'autres avis sur Le mal n'existe pas

Le mal n'existe pas
Yoshii
9

Le soleil se couche à l'est

悪は存在しない est une ode silencieuse à la nature, un lent poème bercé par une douce musique mêlant en sourdine les cordes d'un violon et celles d'un piano. Une mélodie de la vie sauvage qu'accompagnent...

le 22 avr. 2024

78 j'aime

21

Le mal n'existe pas
Plume231
7

Ne touchez pas la hache !

C'est la première fois (du moins à ma connaissance, en ne se basant que sur le fait que j'ai vu tous ses films que depuis Senses !) que le réalisateur Ryūsuke Hamaguchi ne situe pas principalement...

le 11 avr. 2024

46 j'aime

6

Le mal n'existe pas
Samji
5

Dersou Ouzala chez les cinglés

J'étais enthousiaste à l'idée d'aller voir Le mal n'existe pas : un film japonais, contemplatif et esthétique, un conte écologique, le tout par Ryusuke Hamaguchi, le réalisateur de Drive my car, un...

le 13 avr. 2024

35 j'aime

5

Du même critique

xXx
Behemoth
5

Un nanar ? Non de l'art !

Vin Diesel en manteau de fourrure +2 Rammstein en intro +1 Citations cultes genre "Eh, t'as un bazooka ? Mon pote, arrête de penser manuel de police et pense un peu Playstation. Faut tout faire...

le 26 oct. 2011

19 j'aime

2

Lulu
Behemoth
6

Non je ne troll pas !

1er truc à savoir : cet album n'est pas à proprement parler un album de Metallica. C'est avant tout le projet de Lou Reed auquel les Mets ont contribué. Lou Reed c'est ce mec absolument insuivable et...

le 20 déc. 2011

18 j'aime

5

King Rising - Au nom du roi
Behemoth
10

Mais qu'est ce qu'on rigole !

King Rising est un des plus récent chef d'oeuvre de l'artiste allemand Uwe Boll (bon ok boucher boiteux si vous preferez !) qui a su cette fois s'offrir un casting de choix contenant entre autres...

le 16 sept. 2011

16 j'aime

7