Il n'y a pas de rapport sièxuel (-16 ans)

Une réelle catastrophe, dont l'échec commercial s'avère ici totalement justifié. Claude Berri tourne Le mâle du Siècle au beau milieu des années 70, à l'aune de la libération sexuelle... De fait le réalisateur semble porter un regard acerbe sur la condition masculine contemporaine, s'octroyant par la même occasion le rôle principal de son film ; il s'y interroge très lourdement sur les questions de jalousie conjugale et d'infidélité, prenant comme vague prétexte un improbable braquage de banque littéralement bâclé dans son écriture et son traitement narratif.


En matière de films de hold-up Le mâle du Siècle est - de mémoire - l'un des pires exercices de style vus depuis très longtemps : ici le casse est platement introduit par Claude Berri dans une séquence se voulant visiblement comique... S'ensuivront tous les passages obligés du genre, passages desquels le cinéaste ne fait pour ainsi dire pas grand-chose : prise d'otage de l'héroïne révélant le maigre enjeu narratif d'un film sans saveurs, motivations des braqueurs ici complètement passées sous silence par Claude Berri, intervention des chaînes de télévision retraçant quasiment en direct l'évènement, victimes en proie au fameux syndrome de Stockholm ou encore guet-apens fomenté par la police via le personnage de Louis Maboul ( joué ici par un Yves Afonso carrément sous-exploité ).


Dans une forme cinématographique sans grâce ni véritable maîtrise ( Le mâle du Siècle s'avère même proche de l'amateurisme dans ses pires moments ) Claude Berri accumule les banalités à renfort d'interprètes redoutablement mal dirigé(e)s. De ce point de vue la prestation de l'acteur-réalisateur est un fiasco notoire, hystérique et surjouée d'un bout à l'autre lorsqu'elle n'est pas simplement ridicule. C'est laid, poussif et sans conséquence des premières minutes à l'épilogue proprement convenu et sans relief aucun.


En un mot comme en cent Le mâle du Siècle demeure l'un des plus mauvais films de son réalisateur ; on a du reste bien du mal à se convaincre que Milos Forman - originellement scénariste du projet - est dans une certaine mesure responsable d'un tel bide artistique. Antipathique navet.

stebbins
3
Écrit par

Créée

le 2 févr. 2019

Critique lue 376 fois

2 j'aime

stebbins

Écrit par

Critique lue 376 fois

2

D'autres avis sur Le Mâle du siècle

Le Mâle du siècle
stebbins
3

Il n'y a pas de rapport sièxuel (-16 ans)

Une réelle catastrophe, dont l'échec commercial s'avère ici totalement justifié. Claude Berri tourne Le mâle du Siècle au beau milieu des années 70, à l'aune de la libération sexuelle... De fait le...

le 2 févr. 2019

2 j'aime

Le Mâle du siècle
Fatpooper
6

Le revers de l'amour

Comédie amusante. Le pitch est quand même bien trippant. Ce qui est dommage, c'est que ça n'aille pas plus loin et que l'auteur se perde dans son flashback beaucoup trop long (et segmenté de...

le 30 août 2021

1 j'aime

Le Mâle du siècle
inspecteurmorvandieu
1

Critique de Le Mâle du siècle par inspecteurmorvandieu

Cette curieuse histoire dans laquelle Claude Berri aborde des thèmes de la vie conjugale (jalousie, fidélité...) est d'une pauvreté navrante. Sans s'agttarder sur la médiocrité de la mise en scène ni...

le 21 oct. 2024

Du même critique

La Prisonnière du désert
stebbins
4

Retour au foyer

Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...

le 21 août 2016

44 j'aime

9

Hold-Up
stebbins
1

Sicko-logique(s) : pansez unique !

Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...

le 14 nov. 2020

38 j'aime

55

Mascarade
stebbins
8

La baise des gens

Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...

le 4 nov. 2022

34 j'aime

6