Classique du néo-réalisme italien aux tonalités poétiques et même fantastiques dans son final, Le Manteau est la transposition de la célèbre nouvelle de Gogol dans l’Italie de l’après-guerre. Film solide, à la réalisation inspirée et marquée par l’interprétation de Renato Rascel dans le rôle principal. Ce petit employé, spécialiste des écritures gothiques, rabaissé, humilié, qui réussit par un tour du destin à se payer un manteau, symbole de richesse et de séduction, est pathétique dans ses efforts pour compenser sa faible éducation et sa petite taille. Le vol du manteau est un morceau d’anthologie, de même que le passage du corbillard devant tous les notables qui sont forcés de le saluer… La fin est toute de brouillard et de rédemption à travers le personnage du maire qui vieillit d’un coup en découvrant la sagesse et les valeurs importantes de la vie. Leçon de cinéma, leçon d’humanité, grand film auquel il ne manque qu’un peu plus de souffle pour être un chef-d’œuvre universel de l’histoire du cinéma.