Le Manteau, une histoire de Gogol transposée en Italie avec moult idée, mais pas pour un développement des plus exaltants. Mettant en scène un personnage bouffonesque dans une administration communale kafkaïenne et bornée, le film est incapable de faire éclore un humour qui ne soit brouillasseux, ou des réflexions qui soient libres de s'envoler en-dehors des cages du contexte. Le personnage principal est un dindon de la farce qui devrait faire ressentir frustration et pitié, mais il n'inspire en fait qu'ennui. On ne retrouve pas l'Italie cinématographique dans ces rues qu'on croirait celles de Londres, et ce village aussi noir et répugnant que s'il était né de Mocky.
On veut que Le Manteau y soit un personnage, mais son engeance n'est que puérilité, que ce soit dans son symbolisme financier (il représente quinze ans d'économie !), ou dans l'obsession qu'il incite, ou encore les conséquences de sa sous-estimation par les protagonistes. On sent le propos qui a voulu être traduit, mais les déclinaisons russes se sont pour cette fois révélées absconses.
Quantième Art