Mélancolie télévisuelle
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Si vous entendez dire qu'il y a Cluzet dans ce téléfilm, c'est vrai, mais attention, fiez-vous plutôt à l'affiche car son rôle n'est pas grand. L'œuvre est aussi modeste que son sujet ; Ledoyen porte bien son personnage de « première femme syndicaliste », mais même elle ne parviendra pas à compenser les textes rédigés sans mesure pour faire bon genre et cohérent dans l'époque. C'est un peu triste car les dialogues sont foncièrement bons et le couple d'acteurs principaux aussi, mais les uns ne sont pas faits pour les autres. Il s'agit peut-être là d'une faiblesse de direction artistique, ou de trop d'ambition dans l'écriture.
L'atmosphère est présente quand les figurants ne bâclent pas leurs lignes. La place de l'anticléricalité est bien pensée, et chaque chose semble prendre juste le temps nécessaire pour être prise en compte sans rabâchage. Mais avec du recul, l'image générale est un peu différente ; le scénario évolue par hoquets, les transitions ne se faisant pas le moins du monde les convoyeuses d'un sens global qui aurait survécu d'une scène à une autre.
Drame social, petit film qui s'excuse de sa petitesse en se faisant l'honorable documentaire d'une cause naguère dignifiée, il y avait une ligne sur son cahier des charges qui disait : « doit durer quatre-vingt-dix minutes chrono parce que c'est pour la télé ». Il y parvient en donnant honteusement dans le mélodrame avec une conclusion tellement essoufflée qu'elle a besoin d'afficher un encart de texte pour rassurer le spectateur. Au moins le film mesurait-il ce qu'il était, et aussi accomplit-il sa mission sans prétention et avec quelque justesse, mais il demeure, à tous égards, le parangon du télécinéma.
Créée
le 25 août 2018
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