Ode à la sensualité, Le Mari de la Coiffeuse, interprété par un Jean Rochefort extraordinaire (qui d'autre pour jouer ce rôle ?), voit son premier rôle tomber fou amoureux d'une magnifique et pulpeuse coiffeuse, Anna Galiena, dès le premier regard et après de longues années, peut-on imaginer, de recherches à travers les salons de coiffure de France et de Navarre...
D'entrée de jeu, le film m'a fasciné, à la faveur notamment des différents flash-back recouvrant une couleur solaire toute particulière... Antoine aurait donc aimé son enfance, ou tout du moins ses rêves, et ce malgré cette étonnante anecdote du slip de bain en laine et à cerises, au point d'en rester un très grand, d'enfant...
Patrice Leconte démontre également, le temps de ce film -son meilleur avec Ridicule à mon goût- de belles qualités de metteur en scène. La voix-off de Jean Rochefort nous réchauffant de sa philosophie hédoniste, tandis que les parcelles du corps de Mathilde, petit à petit dévoilées, mais toujours sans vulgarité aucune, nous ravissent les mirettes.
On ne sait pas grand-chose d'Antoine ; travaille-t-il ? Probablement pas. Il semble plutôt vivre de son amour pour Mathilde, ainsi que pour la musique arabe. Une musique et une danse qui seront magnifiées à l'occasion d'un final magnifique,
aussi terrible que surprenant, et à en pleurer de tristesse ou de bonheur, on n'en sait plus trop rien d'ailleurs...
Un très court mais très beau conte, assez contemplatif, où la poésie l'emporte sans l'ombre d'un doute sur la logique...Un conte sur la solitude, l'amour, le désir et la peur de vieillir.
8,5/10