Six ans après l'inoubliable La Fille de Ryan, Sarah Miles (The Servant, Blow-Up) habite à nouveau un village côtier, ou plutôt le personnage qu’elle interprète, en l’occurrence une jeune veuve devant gérer un fils aux hormones en éveil et l'arrivée impromptue d'un marin mystérieux qui fait renaître en elle certains sentiments.
L'autre héros du film est son fils, un enfant mal dans sa peau qui participe, avec d'autres gamins de son âge, à des initiations morbides proposées par leur meneur, une tête à claque aussi précoce que charismatique. Ajoutons à cela que le fiston espionne sa mère par un trou dans le mur de sa chambre, lorsqu'elle se pelote les melons et se masturbe l'abricot défendu devant sa table de maquillage.
Le marin qui abandonna la mer est un beau drame intimiste, parfois perturbant, adapté d'une nouvelle de Yukio Mishima. Très porté sur la psychologie, notamment sur celle du garçon qui admire l'amant de sa mère avant de se mettre à le détester, le traitement se fait souvent subversif en fouillant les zones d’ombre de l’âme humaine entre pulsions sexuelles et autres envies meurtrières. Contre toute attente, on comprend assez vite que ce sont les enfants qui sont ici les plus tortus (OMG, ce final !).
Avec ses paysages marins crépusculaires aux doux relents d’iode, sa jolie histoire d'amour, les petits boobies de Sarah et le torse musclé de Kris Kristofferson (ça, c’est quand même moins intéressant), ce drame typiquement english et hélas peu connu, qui a tout de même fait l'objet d'une interdiction en salles aux moins de 16 ans, mérite un petit détour si l’occasion de le voir se présente à vous.