Un adolescent, orphelin de père, voit d'un mauvais œil l'arrivée d'un marin dans la vie de sa mère.
Je n'avais jamais entendu parler de ce film, tiré d'un roman de Mishima, mais la surprise en est d'autant plus grande qu'il s'agit à la fois d'une belle histoire d'amour mais aussi d'un conte cruel sur la jalousie. Celle d'un adolescent qui épie sa père à l'aide d'un trou donnant accès à sa chambre, qui la voit se caresser en pensant à ce mari disparu, à la regarder lors de la relation enflammée qu'elle va avoir avec ce marin, joué par Kris Kristofferson. Il est dans un clan avec d'autres garçons qui sont dans une grande cruauté, avec des scènes parfois difficiles pour les amis des animaux, qui vont le pousser à ce débarrasser de cet homme gênant.
La dichotomie entre l'amour et la haine qu'on voit sans arrêt dans le film est sans nul doute fascinante. Et cela se voit aussi dans la mise en scène de Lewis John Carlino, dont c'était les débuts derrière la caméra, avec des scènes colorées, voire chaudes, quand se retrouvent Sarah Miles et Kris Kristofferson, où l'amour se voit à l'écran, avec des plans assez osés, tandis que celles avec son fils et/ou avec sa bande sont toujours dans une sorte de grisaille, sans doute celles de leurs âmes pour penser ainsi, jusqu'à l'horreur de la conclusion où, en quelque sorte, le fils interdit à sa mère l'amour auquel elle aurait droit.
Autant dire que le film a sans doute été un choc à sa sortie, car il brise en quelque sorte certains tabous, jusqu'à aller jusqu'à une forme d'inceste, mais sa radicalité, et sa violente opposition le rendent passionnant.