Un film avec un bon gros méchant machiavélique.
Allez, un petit 6, car les défauts inhérents au film sont d'avantage à rapprocher au contexte de l'époque dans lequel il est né. Il est vrai qu'on ne verrait plus certains éléments dans celui-ci.
Je pars dans une croisade de titres de science-fiction, et The Mask of Fu-Manchu était inscrit dans ma liste. Ici, pas d'extra-terrestres ou de mutants à combattre ou envahissant la Terre, seulement un génie du mal chinois, le docteur Fu-Manchu, à la tête d'une puissante organisation. Le film commence lorsqu'un anglaisd'âge avancé reçoit comme mission de retrouver la tombe de Gengis-Khan avant le maléfique docteur Fu Manchu. L'archéologiste monte ainsi une équipe composée de ses vieux amis afin de partir au plus vite en expédition.
Ce que j'ai bien aimé dans le film, et m'a surpris, c'est que le rôle du héros reste longtemps un point d'interrogation dans le film. Tout au long du film, les personnages pouvant prétendre au titre de héros se retrouve enlevé et aux prises aux cruels traitements de Fu Manchu. Que ce soit finalement l'archéologiste, ou son gendre (le mâle alpha, archètype du héros), les deux sont très vite mis hors-jeu. Ce choix scénaristique est à mon goût intéressant car malgré les clichés du bon gros méchant tel que le rire machiavélique et le trône dans lequel il s'assied, Fu Manchu est un bon méchant car il parvient sans peine à se débarasser de ses obstacles. Au final, même si ATTENTION SPOIL, le film conserve le classique : le gendre-mâle alpha tue le méchant, c'est plutôt à l'un des membres de l'expédition, présenté à l'origine comme un personnage secondaire, que revient tout l'héroïsme. Sans lui, les gentils y passaient tous.
Le personnage de l'héroïne est également calqué sur l'archétype du personnage féminin. Son fiancé la défend toujours, elle demande à plusieurs reprises sa protection, elle pleure beaucoup et a toujours peur, et bien sur, elle est la dernière personne à sauver des griffes du méchant. Bien que ce personnage soit plutôt agaçant, je ne peux que reconnaître qu'elle est celle qui insiste pour participer à l'expédition, parvient à trouver la tombe plutôt aisément grâce à ses talents d'archéologiste, et est (parfois) capable de discerner quelque chose qui cloche, voir d'être rusée. Mais malheureusement, vu qu'elle est le personnage féminin, les hommes ne l'écoutent pas et tombent dans le piège.
Mis à part tout cela, le film se regarde bien, un bon petit film d'aventure qui n'a de science-fiction que par la grosse machine impressionnante et qui fait des éclairs qu'utilise Fu-Manchu. Je n'ai par contre pas du tout aimé la fin. En gros, l'expédition rentre heureuse de voyage lorsqu'un serveur chinois (dont il manque des dents) fait son apparition. L'un des membres lui demande s'il a fait des quelconques études, et devant la négation du serveur, l'homme lui répond de continuer ainsi. Ca fait un peu, un bon chinois est un chinois ignorant car sinon il utiliserait ses connaissances à des fins néfastes comme le gros méchant Docteur Fu-Manchu. Il suffit de voir au milieu du film la manière dont les héros (des anglais) traitent les membres de leur expédition (des chinois). Allez que je te mets un coup de pied au cul pour te faire avancer plus vite. Au moins, les héros ne sont pas/plus des modèles à suivre, tout blancs et sans reproches ... mais bon c'est toujours désolant de voir ça à l'écran (pas la même époque ... mais ça n'excuse pas tout).
Et AH OUI, la fill du Docteur Fu-Manchu ... j'ai pas compris à quoi elle servait.