Dans ce film, Shintaro Katsu incarne un masseur aveugle. Premier vrai épisode de la célèbre saga Zatoichi ? Pas vraiment. Et pourtant on pourrait presque y croire étant donné que Zato a déclaré plus d'une fois avoir un mauvais comportement dans sa jeunesse. Sauf que Suginoichi n'est pas sabreur, mais simple escroc.
Le scénario n'est pas inintéressant mais est un peu trop mou. En fait, l'auteur choisit d'adopter le point de vue du méchant, ce qui est audacieux. Sauf qu'il se focalise un peu trop sur les mauvaises actions et oublie de créer de réels conflits : les sales coups de cet escroc en paraissent donc un peu trop faciles à perpétrer. Quant aux mauvaises actions, elles m'ont paru trop peu exploitées : souvent, ça s'arrête à ce qu'on voit, ça ne va pas plus loin dans le temps ni l'espace de la narration. Mais bon, il se passe tout de même des choses, donc on ne s'ennuie jamais vraiment.
La mise en scène est parfois un peu maladroite : on ressent quelques chutes de rythme surtout lorsqu'il y a une ellipse, souvent marqué par un fondu au noir, procédé facile et malvenu. L'action est parfois mal découpée. Mais bon, ces points sont mineurs, globalement, c'est agréable à regarder, notamment grâce à une belle photographie (cadrages et décors). De plus, les acteurs sont plutôt bons. Shintaro Katsu propose déjà des manies qui seront propres à Zatoichi, mais dans un registre un peu plus grave. La musique est faible : les thèmes sont peu nombreux et réutilisés beaucoup trop de fois, ce qui est dommage car à la base, le son est sympathique.
Bref, ce film de masseur est divertissant grâce à quelques bonnes idées mais manque d'approfondissement de certaines d'entre elles.