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En ce qui me concerne, c’est l’avant dernier film de Bolognini que je vois dans cette rétrospective du cinemed 2016. Après avoir vu “Les amoureux”, “Les garçons” et “Quand la chair succombe” et avant “Une fille formidable”, ce “Mauvais chemin” constitue le clou de cette rétro selon moi, le film que je ne voulais manquer sous aucun prétexte. Le rendez-vous avec Claudia Cardinale et Jean-Paul Belmondo était déjà marqué d’une pierre blanche avant même le début des hostilités, à la parution du programme.


Et quand on se fait d’un film une aussi grande montagne, le risque d’être désappointé est tout aussi grand. Dans une certaine mesure, je suis en effet un peu déçu. Je n’ai pas eu le sentiment de voir un très grand film. Je n’ai pas reçu une nouvelle claque, comme ce fut le cas avec “Le bel Antonio”, ni sur le plan formel, ni sur le fond.


Je l’ai vu il y a déjà quelques jours et j’espérais que le temps faisant son oeuvre, j’aurais une meilleure idée de la relation très compliquée que nouent Claudia Cardinale et Jean-Paul Belmondo. En fait, je la situe mal. Comme souvent avec Mauro Bolognini, la couche de vernis social ou moral qui recouvre les comportements et l’expression amoureuse des personnages est très épaisse. Parfois, comme ici, elle forme une sorte de carapace qui a bien du mal à livrer la vérité des sentiments.


Surtout, l’habillage scénaristique, notamment la relation tout aussi opaque entre le père (Pietro Germi) et le fils (Jean-Paul Belmondo) ajoute à ma confusion. Je n’arrive pas à comprendre, à justifier que l’on s’y attarde autant pour donner du sens à l’histoire sentimentale du couple Belmondo/Cardinale.


Bref, il y a beaucoup d’éléments qui semblent m’échapper dans le détail. Ce que je retiens avant tout, c’est le jeu très fin et puissant de la jeune Claudia Cardinale. Elle m’a sidéré. Belmondo est plus en retrait, dans la contention, si je puis dire, une cocotte minute. A cet exercice, l’acteur n’est pas mauvais. Pietro Germi évolue dans le même registre. Ce sont des paysans, des taiseux. Normal qu’ils soient à l’économie. Logique.


J’ai apprécié le très beau travail de reconstitution historique, le tableau descriptif de la vie quotidienne d’un bordel fin XIXe siècle, le portrait acide de la paysannerie avec ses petites histoires crapoteuses, sordides autour de ses morts et de l’argent. Tout cela est dépeint avec rigueur. La photographie de Leonida Barboni est plutôt belle. Même si la copie visionnée n’était pas géniale, elle donnait un aperçu fort plaisant.


Me voilà au final décontenancé, un peu assis au bord du chemin et attendant toujours ce satané bus qui ne vient pas.


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Alligator
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le 9 nov. 2016

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