Le Menu
6.2
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Film de Mark Mylod (2022)

Comparaison Gastronomique Bonus : Cheese-Burger

Un Menu qui n'en est pas un ?

  • Hors d'oeuvres :

Tout d'abord et avant toute chose, bonne année à tous. Comme vous le savez, je ne manie pas la plume si facilement ici bas, il faut d'abord venir me remuer violemment. The Menu n'as pas juste réussi, il l'as fait de manière irréversible. Il est de ces films dont la profondeur ne cesse de donner un vertige ahurissant lorsqu'on regarde des films comme moi, avec notre tête, pas nos yeux. Les yeux perçoivent les couleurs, les jeux de lumières, de caméra, ils perçoivent la technique mais pas sa substance, pas son pourquoi répondant à son comment. Il est des liens que 'ai souvent fait et que peu m'ont agrée, je m'en fous, soit dit en passant. Alors ils sont nombreux les malins à te dire ouiiii Snowpiercer c'est une allégorie de la société tu vois... bien Jean Jacques c'est quoi qui t'as mis sur la piste ? l'arrière du train qui ressemble au RER B un samedi soir ? Bref il y à des films ou la substance on la ramasse par terre, et il y en à d'autre ou il faut descendre dans le terrier du lapin blanc ou dans les abysses profondes.

Voici pour vous l'iceberg du Menu, la composition du cheeseburger parfait, et je ne pense pas que quelqu'un m'aura devancé là dessus, car de toutes les 60 critiques, aucune n'as capté l'essence du film, et beaucoup on, comme souvent, mis une note de rageux sans cervelle.

Cette critique est pour tout ceux qui prennent, qui se gavent, et qui te disent ensuite que ce n'était pas bon.


  • Première étape : le pain
Searchlight Pictures invites you to experience The Menu

Ouverture sur une cigarette. Le tueur ultime de papille gustative. Dès la première seconde le feu est utilisé pour tuer le goût plutôt que le raviver. Dès la première seconde du film une idée est insinué subtilement, laissant sur le carreau les moins attentif. " Chéri arrête de fumer tu va te tuer le palais " heureusement le fil les repêchent. réponse d'Ellie ( ou Margaux comme tu veux elle à pas non plus une tête de Ellie entre nous ) " Au moins il sera heureux avant de mourir " Voilà comment en deux dialogues on peut poser les bases d'une heure quarante de film au nez et à la barbe de tout le monde. Sans la moindre forme de pression, ça glisse comme du miel en plus.

Le pain est décongelé, les sésames arrivent.

légère critique sur le prix exorbitant du Menu, présentation rapide des protagonistes : Les trois mousquetaires du paradis fiscal dont on nous dit :

Oh génial, les bouffeurs de fast-foods; ils seront bourrés dès les amuses bouches

Si tu te reconnais dans ces trois gus plus que dans le reste du casting, t'as probablement mis une note allant de 1 à 4. J'ai visé juste ? je sais. Le film le sait aussi d'ailleurs, puisque t'est au Menu. Tu aime l'horreur bon marché, les teen movies, le fast food. C'est pas ta faute, c'est ce qu'on te propose aujourd'hui le problème. Pas de malbouffe si il n'y à personne pour la manger, pas de grande cuisine sans personne pour l'apprécier. Rien de très subtil mais à souligner, nous y reviendrons.

Arrive ensuite le couple de critiques gastronomiques, pour bien creuser le fossé, représentant ici ceux qui, au contraire recherche l'excellence. On nous présente lilian bloom, qui aurait découvert Slovick, le chef.

Tout le monde à bord pour le voyage vers l'île d'Hawthorne. 12 convives, 12 apôtres voguant vers la table du dernier repas, en quête de corps et de sang.

Bateau luxueux, blague lourde d'un acteur sur la redescente, qui se croit fin gourmet, du moins selon lui.

Puis, même si il aurait pu passer inaperçu voici déjà que le Menu démarre, avant même le bateau : huitre à l'émulsion caviar-citron et à la feuille d'huitre.

Putain comment tu veut analyser ça hum ? ça ramène le coté prestigieux avec le caviar, de pair avec le bateau et les convives, pour rassurer la richesse présente par ici. L'émulsion amène la douceur, le tout dans un enrobage blanc nacré rappelant la perle, la rareté, le privilège. Et pourtant l'acidité du citron, remplacé par une algue transformée, comme pour retirer le contraste. Volontairement ou non le plat se veut neutre. Rien la dedans ne se détache, tout est homogène. Pas de saveur plus haute qu'une autre. Quand on y regarde de plus près c'est un plat dont on à retiré toute saveurs. C'est un plat parfait de l'extérieur et pourtant fade. Prémisse de la suite.

On notera qu'il y à déjà ce reflexe de prendre une photo, cette mode qui pullule partout qui consiste à montrer au monde entier que l'on déguste que dalle, mais comme c'est beau et bien emballé c'est forcément bon.

Joli tour de force du cuistot j'ai déjà envie de lui serrer la main.

De l'écume, quel délice

J'aime cette mef, elle te résume bien le bail. Ainsi arrive le premier verdict entre l'extase surabusive du gars et notre ellie qui préfère les huitres toutes simples première cission qui se crée, départageant pour la première fois du film ce qui sera le clan de ceux qui donnent et ceux qui prennent, ou plutôt de ceux qui se gavent de ceux qui se retiennent. On remarquera ainsi que l'un à fini son huitre revisité en lui faisant visiter son estomac vitesse grand V, tandis que l'autre ne finira pas son plat si l'on y fait attention dans la scène suivante.

Stop.

4 minutes 20 secondes au compteur, nous arrivons sur l'île.

Le pain est prêt.

Passons aux crudités.

la salade, les tomates, les oignons.

Bref les composants " fraicheur " de notre cheeseburger.


  • Deuxième étape : les crudités

A l'arrivée sur l'île voilà le caillou dans les rouages qui se présente : Ellie n'était pas l'invitée de base, elle la remplace et visiblement, ni elle ni la réceptionniste ne sont au courant ( ni personne d'ailleurs ). L'acteur lui à peur de donner son vrai nom à cause des paparazzis ( sur une île... ) mais heureusement pour son ego la brochette de guezmer lui demande des nouvelles de sa carrière. Puis le bateau repart, le piège se referme et j'entends même Lomepal me le chanter à ce moment là ( j'écoute trop mauvais ordre, mais ça m'aide à tout remettre dans le bon ;) ).

Petit tour du propriètaire, présentation des lieux de pêches, des biomes dirons nous, bref de l'écrin de luxe qui renferme le restaurant en son centre. Ou comme le diront les pète-sec qui critique la bouffe :

J'aime assez le principe de tout réunir ici en macro-écosystème culinaire
Oui c'est le concept épicurien appliqué dans son essence la plus organique
Non, le terme biome est plus juste

T'as compris quelque chose ? bah eux non plus ils comprennent pas ce qu'ils disent sinon il paraphraserait pas l'un sur l'autre. Mais ils posent quand même une question philosophique traitresse : jusqu'ou peut aller l'épicurisme, ce mouvement qui consiste à vivre selon la recherche du plaisir avant tout le reste, qui nous dit qu'un désir se doit d'être comblé et qu'ainsi il faut rejeter tout désir ne pouvant l'être. C'est très représentatif de ce qui va se dérouler sous nos yeux, finalement quand on y pense. La limite, ou se situe-t-elle pour chacun ? là se trouve une des questions que le film nous pose, à nous spectateurs. Il nous interpelle comme pour nous dire : le client est roi, il fait la pluie et le beau temps ici mais jusqu'ou cela ira-t-il pour combler leur désirs. De nos jours la société du divertissement est devenu une machine énorme et gargantuesque qui fournit des plats en quantité astronomique. Cela à entrainé une machinerie ignoble et complexe qui consiste à exiger l'excellence de chacun, et de ne pardonner aucun faux pas, aucune erreur, aucune faute de gout. Le procès de Deep ? fin de carrière. La claque de Will ? fin de carrière. Nous ne cherchons pas à comprendre les pourquoi des comment, nous ne retenons que l'acte à l'instant T, et nous continuons notre chemin. Nous laissons les cadavres de nos préjugés derrière nous. Nous n'avons pas aimer qu'il n'y ait pas de noirs dans un film ou les mecs sont bleus ? Avatar 2 est raciste. Nous sommes devenus l'exigence ultime, la société du spectacle mange les personnes, les rêves et les espoirs, elle fait naitre des vocations et elle en fait disparaitre mais toujours plus nous consommons pour nous évader de la réalité qui nous consume à petit feu.

La vérité est que l'ecosystème est malade.

C'est comme dit Ellie " Le summum du foutage de gueule " car oui on fait les gens qui s'y connaissent en cinéma alors que nous ne faisons que bouffer la merde qu'on nous sert. Non c'est pas parce que t'as vu les 3759252 saisons d'Elite sur Netflix que ton avis compte. Bien au contraire vous qui appartenez à cette génération du divertissement ultime, vous n'avez pas d'avis, il se fait avaler par la masse de daube taillée sur mesure que l'on vous sert à manger. Vous n'avez pas plus de goût qu'Ellie, votre palais est mort et enterré dans l'oeuf.

Voici une vérité difficile à entendre : votre avis ne vaut rien.

Vous détruisez ce qui fait la beauté du cinéma, vous l'uniformisez conformèment aux consensus global, aux désirs sous jacent de notre société de " passer un bon moment sans prise de tête ".

Mais il n'y à pas de bon moments sans prise de tête messieurs dames, bienvenue dans la condition humaine : ce qui est rare n'est pas à la portée de tous, ce qui à de la valeur ne s'achète pas avec de l'argent. Vous suivez un chemin périlleux qui ne mène qu'à un chemin unique pour tous : celui du monde magique de Disney ou tout est une copie d'une copie d'une copie déjà resservie 100 000 fois avec la même sauce. Et vous mangez comme si c'était une révolution du septième art. Parce que la vérité c'est qu'aujourd'hui l'humain est plus que jamais fatigué, usé, il veut se reposer de ce monde infâme qui le tue en tuant la dernière chose qu'il lui reste : sa capacité de discernement et de remise en question sur ce qui l'entoure.

Bien sur, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, depuis Buster Keaton et Chaplin le cinéma s'est appliqué à nous divertir, certes. Mais la réussite d'un Metropolis aujourd'hui vous y croyez vous ? ça m'étonnerait que quelqu'un ait envie de voir ce que l'on va devenir dans quelques décennies tout au plus. Et pourtant c'est plus que jamais ce que l'on doit voir.


  • Troisième étape : La Viande

Arrivée au fumoir. après présentation de l'ecosystème dans son ensemble. Ici, et ce n'est pas anodin, on nous fait réference pour la première fois à la mort dans le film. Soit 4 minutes tout rond après l'arrivée sur l'île. Structuration mes amis, structuration.

On notera que le trio est le seul à être rentré dans le fumoir à viande, à remettre en contexte avec le paragraphe sur le cinéma svp faites le travail vous même pour une fois dans votre vie d'assisté.

Bref, intéressant cette allusion à la mort lorsque l'on arrive à la viande. Symbolique de la vie animale ? présage funeste de la suite du film ? En tout cas à noter que cette mort survient si l'on consomme la viande avant sa maturation complète comme si là aussi, un film devait prendre son temps de création, de peaufinement pour être manger sans y perdre son jugement, sans voir mourir son sens critique si je puis dire ( ça pique mais bon j'aime bien titiller le trou d'balle lambda tu connais ). Parce qu'après tout tu crois qu'il faut des années en tant que scénaristes pour chier des " séductions haute tension " pour Netflix ? Non faut trios bimbos, deux maitres nageurs au chômage, un concept de merde et 6 000 embrouilles à la secondes pour tenir en haleine tes 30 secondes d'attention.

Simple, efficace, merdique à souhait.

L'hécatombe de tes 5 sens en même temps.

Puis arrive une de mes scènes favorites : la présentation des dortoirs couchettes militaires. " C'est ici que nous vivons ". réactions hétéroclites dans l'assemblée à la révelation des coulisses. Oui nous produisons de la bouffe qualitative pour vous mais nous sommes logés dans des conditions drastiques. Car le quotidien d'un acteur aujourd'hui ce n'est pas toujours rose. Ils sont exposés, à tout moment ils peuvent tout perdre, perdre leur métier, leur fans, leur confiance en eux etc... Etre acteur/ actrice aujourd'hui c'est être en pleine guerre avec les attentes du public, des actionnaires, les tendances du moment etc... ce sont d'infinies variables qui si ils ne viennent pas achever ta passion, achèveront sans aucun doute leur envies de bien faire pour au final faire bien ( non c'est pas pareil crois moi cherche la nuance jvais pas te mâcher le travail démerde toi ).

C'est d'ailleurs intéressant de noter que le chef à son propre chez lui, normal, c'est le réalisateur au final. Les acteurs sont remplaçables eux ( on y reviendra ) mais peu de réalisateur se prennent des retour de flammes ( c'est déjà arrivé heureusement même pour certaines sous merde comme Polanski par exemple on y reviendra aussi ).

Puis dévoilé d'une journée type, pleines de mots compliqué dont tout le monde se fout. Deuxième occurrence du verbe tuer cependant. On nous explique que les membres fusionnent, celà aussi au vu de la suite est très intéressant. On à vu bon nombre de casting rapprocher des acteurs/ actrices ensembles. Il n'est pas rare de voir après certains films des amitiés se créer ainsi que des partenaires je pense par exemple à cette fusion savoureuse qu'à donner la rencontre Dwayne Johnson et Kevin Hart.

" personne n'as jamais craqué à force de faire toujours pareil ? " Pour une fois qu'une des trois guezmer pose une question intéressante. En effet à force de cuisiner la même merde tout le temps qu'arrive-t-il ? il arrive que certains acteurs quitte la scène pour se ressourcer quelque temps ou se reconvertisse dans le séries etc... on en voit de plus en plus et ça va être la norme de demain : les acteurs seront en burn out car c'est un travail comme un autre et malgré une paye de fou furieux tu peut pas savoir quelle pression repose sur leur épaules. Ca détruit des gens de se faire détruire gratuitement. Tiens bah prenons un exemple encore tout chaud sorti du four d'Hollywood : Brendon Fraser.

Combien on craché sur lui à l'époque disant que c'était un sous indian jones, que son rôle dans la momie et ses suites étaient terribles etc... et ce sont les mêmes shlags qui reviendront quand ils aura un oscar. Allez donc vous pendre putain.

Et pourtant " personne n'as amais eu envie de partir d'ici, vous le comprendrez ". Bah oui. Qui à envie de retrouver un monde dénué de tout divertissement malgré tout ? La vie est plus agréable lorsque l'on nous éloigne des problèmes, même si c'est pour manger de la merde nous serions prêt à le faire chaque jour de notre existence. Nous sommes prêts à troquer la dureté de la vie contre un bon moment qui s'efface une fois consommé. Nous n'en retirons aucune lecons utiles, aucun enseignement. Nous cherchons la qualité visuelle, la technicité, nous recherchons tout l'enrobage parce que nous sommes trop con pour mêler le fond et la forme. Et puisque le fond et au fond et que nous avons la flemme de creuser, tout n'est plus que formes indistinctes, plus que coquille vide et creuse.

On ne mange plus le plat, on le prends en photo d'abord. pourtant lorsque les convives arrivent dans le restaurant on nous dit de ne pas photographier les recettes.

Je ne sais pas si il est ici fait allusion à une pratique malheureusement répandu de nos jours qui consiste à copier le travail de l'autre avec de l'espionnage. Il n'est pas rare de voir des Squid Game servir une sauce à peine différente d'un Alice in Borderland quelques mois après la sortie de ce dernier par exemple. Cela ne date pas d'hier et c'est une question importante à se poser : dans un monde ou le client est roi, pourquoi ne pas lui servir ce qu'on lui sert à coté ? après tout il l'appréciera de la même manière il n'y à qu'à changer un ingrédient ou juste la façon de présenter le plat et le tour est joué.

Après tout nous ne faisons plus de la cuisine qui demande réflexion, cela passera tout seul comme une lettre à la poste.

12 minutes pile au compteur, le chef arrive.


  • Quatrième étape : Le fromage

A partir de ce point je vais devoir rajouter des balises spoiler car l'introduction du film va rentrer dans sa dernière phase : la mise en place du Menu en lui même.

Tout d'abord ici débute les chapitrages qui dureront jusqu'à la fin en commençant ici par les amuse bouche.

Tout d'abord contrastant avec la blancheur et la pureté du premier plat sur le bateau ici un plat noir que vient égayer quelques touches de couleurs.

Composition du plat : concombre-melon compressés et marinés, neige de lait et dentelle carbonisés.

Nous commençons avec quelque chose de frais et rafraichissant, entouré d'une gaufrette trop cuite que vient à peine adoucir le peu de lait dessus. Autant dire que c'est une belle représentation de l'île en elle même ainsi que du restaurant en son centre. l'extérieur consiste en une forêt d'arbres morts tandis qu'en son centre repose le restaurant et sa luxueuse cuisine et salle à manger.

Puis commence la récolte d'informations à propos des clients pour mieux cerner chacun, ses désirs, ses attentes en quelque sorte. Là aussi cela vient se rajouter à notre comparaison gastronomique : c'est du cheddar qui fond doucement, petit à petit, qui vient épouser le steak de l'état de fait d'Hollywood : le client est roi, le plat sera sur mesure.

" au boulot et au pognon " comme diront les trois zgegs à table.

Car oui plus que jamais aujourd'hui la faim justifie les moyens. Et encore plus les pas terribles.

Puis tout d'un coup la clé du film nous est donné dans cette phrase :

Les chefs, ils manipulent les matériaux bruts de la vie... et de la mort intrinsèquement

Car oui un réalisateur manipulent les matériaux bruts de la vie, ils manipulent l'émotion, ils manipulent le ressenti du spectateur, questionne sa vision du monde et son rapport aux autres, ils posent des questions, fournit ou non des réponses, satisfait ou non des attentes, provoque des réactions par moment pour faire bouger les choses.

Oui un réalisateur peut même influer sur le cours d'un conflit ou sur le vote d'une loi. Un réalisateur aujourd'hui possède une puissance qui peut le mener à se trouver bien au dessus du commun des mortels. Jamais personne ne considérera un chef d'état pareillement qu'un Scorsese ou un Tarantino. Pourquoi ? Parce qu'un chef d'état ça ne dure qu'un ou deux mandats, alors que quand un réalisateur domine Hollywood, il peut y rester toute sa carrière et même plus dans le sens ou il guidera une génération à suivre.

Le jour ou Spielberg partira ( il se fait vieux malheureusement j'espère de tout coeur qu'il nous quittera le plus tard possible ) il y aura forcement un avant et un après Spielberg. C'est normal, c'est déjà acquis et entériné et rien ne sers d'en débattre vous auriez tort de A à Z.

Alors on va me dire non mais tu compare des réalisateurs de films avec des chefs d'état t'est pas bien blah blah blah.

Frérot on vis dans un monde de teubés, sous estime pas la puissance d'un message bien placé ou d'une morale chelou. On peut te faire suivre le chemin qu'on veut que tu suive, et tu pense que ça c'est pas un pouvoir puissant ? réfléchis à nouveau sur ma comparaison maintenant et tu verra que jsui pas si fou.

Puis vient le premier plat et la présentation du chef de son expérience. Pour cela il nous donne cette deuxième clé de compréhension à travers cette phrase simple et pleine de sens :

Manger est défendu, dégustez. Savourez, délectez vous. Ayez de la considération pour chaque morceau que vous porterez à la bouche. Profitez, mais ne soyez pas insultants

Car oui comme je l'ai dit plus haut nous ne savourons pas assez ce que l'on nous donne à voir de nos jours, à l'ère du "binge-watching" ( dont je vous invite à regarder la traduction pour ceux qui en ont perdu le sens ) peut être est-il plus que temps de ralentir, sélectionnez et étudiez ce que nous regardons.

J'ai moi même un mea culpa à faire ici car j'ai été à un moment de ma vie perdu, j'ai regarder pour regarder, faisant défiler tout les films les uns après les autres sans jamais trouver satisfaction.

Puis depuis quelques années j'ai su cibler ce que je voulais regarder sans pour autant écarter la suprise, jamais. Il est important de se surprendre soi même, d'aller chercher en dehors des sentiers battus, pour y découvrir par moments ces films qui proposent, comme ici non pas un divertissement mais bien une expérience avant tout.

Une expérience pour les sens, pour les maintenir en éveil là ou d'autres voudraient les endormir, voir les paralyser.

Et puis il y à cette question de considération qui revient appuyez ce que je disais tout à l'heure : il est facile de détruire des carrières, des films sur des à priori ou des détails puérils mais on voit moins souvent des personnes souligner les efforts déployés, les heures de répétition juste pour une scène qui dure 10 secondes et j'en passe. Les coulisses sont cachées nous n'y voyons pas tout ce qu'il s'y passe alors arrêtons de tacler gratuitement des films. Stoppons dans l'oeuf cette putain de culture woke de merde ( non je ne suis pas désolé et oui j'en ai rien à branler en fait ), ces foutu boomer qui pense en recette, en popularité, en statistiques et en chiffres.

Ensuite arrive le premier véritable plat qui porte le nom " l'île". tout en teintes noires, rose pastel, blanches composé de rochers sur lequel sont disposés : plantes variées recouvertes d'eau de mer filtrée et délicatement glacée avec des saint jacques fraichement récoltées.

Ici il est intéressant de noter l'eau de mer filtrée pour enlever le sel du plat. Dans un plat marin c'est à noter puisque ça dénote une envie de ne pas choquer les palais par trop de sel et de continuer dans la fraicheur du plat d'avant.

Puis encore une fois à 18 minutes précise voici ce qui est dit, et qui constitue la troisième clé d'interprétation :

Ce qui se passe ici est dérisoire, comparé à ce qui se passe à l'extérieur

En effet on peut comprendre ceci de plusieurs manières. La première c'est qu'en effet Holywood, le cinéma en géneral n'est qu'un filtre par dessus le réel, et les drames qui peuvent s'y jouer sont en effet puéril par rapport à ceux que l'on affrontent quotidiennement. Nous sommes aux bords de la crise nucléaire, le terrorisme reste impuni dans les pays du moyen orient, le cataclysme météorologique n'as jamais été aussi proche, l'Humain regarde l'abyme de très près en ce moment, alors faire des polémiques sur des films, quand je vois ça, j'ai envie de distribuer des tartes avec le gant de freddy krueger.

Sérieusement les gars ? on vous donne de quoi oublier, on vous donne votre divertissement que vous demandez et vous vous plaignez ensuite ? mais putain allez dans les pays en guerre vous plaindre bande de merdes que vous êtes. Vous ne méritez pas cette cuisine. Vous ne méritez même pas qu'on vous mette quoi que ce soit dans votre assite de crève la dalle ingrat.

La deuxième lecture de cette phrase elle repose dans l'introduction : ce sont des riches qui se payent ce menu, 12 500 la place quand même. Et ce qui se passe dans ce restaurant, tout ce qui se passera qui va s'en plaindre à l'extérieur ? Qui va se dire mince des riches ont passé un mauvais moment sur une île.

On va danser sur vos tombes et pisser dans vos urnes ouais voilà ce qu'on va faire. Parce que l'on voit de plus en plus de stars se plaindre pour pas grand chose aussi, je défends leur cause mais pas toute ( hein sale fils de pute de Chris Rock ? ça va toi ? la famille ? les amis ? ta langue de pute ? )

Bref le menu continue ensuite avec divers plats, mais nous allons passer directement à la fin de l'introduction, là ou le film se révèle à nous.


  • Sixième étape : les frites

Pas de cheeseburger sans frites, pas de discours sans choc. et le choc survient. Le discours ne se cache plus, il apparait, sans accompagnement, sans pain, sains filtre, sans rien. on citera cette phrase sans détours par exemple : " [ ... ] La nourriture est avant tout une question de classe sociale [ ... ] " suivi plus tard du discret message de la serveuse à un client : " Que ce soit en qualité ou en quantité vous ne méritez pas ce que l'on vous sert ". Et celle ci me fait penser à notre époque ou que nous binge watchions ou non nous trouvons toujours à redire sur ce que l'on nous propose.

Puis arrive la phrase de notre protagoniste principale : " Je suis encore capable de décider par moi même ce que je mange et quand " après que le cuistot lui ai expliqué avoir équilibré chaque portion des plats pour ne pas se retrouver à avoir trop manger avant la fin du repas.

Encore une fois e vais faire une allusion celle de la structuration d'un film par rapport à une série. Le binge watching littéralement "gavage" pour ceux qui veulent la trad, me ferait penser justement à quelqu'un qui mange sans trop savoir, par défaut, pour passer le temps, par ennui ou que sais je. Aujourd'hui on à perdu ce rapport au cinéma que l'on avait avant, on se contente de consommer mais on se souvient de rien de ce que l'on voit ou presque. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous n'avons plus faim, nous ne connaissons plus cette sensation. Voilà pourquoi moi même j'ai ralenti la cadence depuis quelques années pour mieux apprécier chacun de mes visionnages.

De plus il est intéressant de noter que de nos jours on veut qu'il y ait trois twists dans le film, un scénario qui part dans tout les sens, trois tonnes d'informations visuelles et un joli emballage sonore. Mais tout ça fait trop, regardez le Menu dans sa structure : un chapitrage par tranches courtes, donc les fameuses petites portions mis bout à bout. Une bande son dépouillée, un décor minimaliste, un jeu d'acteur qui prend la place forte pour compenser la balance, ce film est diététique en fait, c'est une cure de désintox limite, et je suis sérieux.


Bref la tension monte entre les invités et le vin commence à s'inviter à table après le non pain, faisant chauffer quelques esprits par ci par là. Puis vinrent les tortillas, faisant monter la pression subitement et mettant en conflits chacuns des invités entre eux. Puis le chef nous livre une anecdote bre-som sur le daron, ça met dans l'ambiance.

Tortillas time, on voit les séries et films qu'on à fait annuler ( les restos ), les chiffres de nos bénéfices planqué aux îles caïmans ( pratique répandu dans Hollywood si ce n'est rite de passage obligatoire même... ) etc.. etc... tromperie, quand aux photos prises on pensera aux personnes qui se contente de dire c'était bien, c'était pas bien sur les réseaux comme moi actuellement.

On ne montre qu'un aspect de la chose sans jamais creuser la surface ( pas comme moi ouf ). Quand au navet du type je comprends cette rage de voir un acteur se prostituer pour un rôle minable mais j'avoue ne pas comprendre l'acharnement là dessus surtout quand on à l'explication, c'est le seul point noir du fil ou je n'ai pas de réponses concrètes. Je ressens le truc oui, la déception, le sentiment d'abandon, de trahison légitime de la part du fan déçu mais bon...

Puis arrive la scène de la clope dans les toilettes ou se tient se discours que e souhaite retransmettre en partie intégralement car il marque le début de la transition du film :


J'aimerais que vous m'expliquiez de manière précise ce qui ne vous à pas plu dans le dernier plat que je vous ai servi. Vous n'y avez même pas gouter. Pourquoi ? J'ai besoin de savoir. Pourquoi vous ne mangez rien ?
Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
Je prends mon travail très à cœur et vous y avez à peine touché. ça me blesse profondément.

Ce dialogue met en avant ce que je disait tout à l'heure, si nous ne faisons que dire c'est nul, c'est mal fait blah blah blah mais que nous n'avons rien à dire sur une œuvre nous ferions mieux de fermer notre gueule et mangez ce qu'on nous sert. Nous jugeons sans donnez de conseils d'améliorations, sans donner de précisions, nous restons vague, flous, en surface. Alors que le chef lui ne demande qu'une chose : s'améliorer tout en sachant que la perfection n'est certes pas de ce monde. Comment pouvons nous nous ramenez, manger, être le ventre bien rempli dire que c'est nul et partir la dessus en pensant que c'est normal. Non ça ne l'est pas. On fait pas des films pour ta petite personne déjà, donc faut savoir que ce qui ne te plait pas n'est pas forcément mauvais ( ça déjà j'ose espérer que dans mes éclaireurs j'ai pas des fils de pute qui vont venir me dire l'inverse en commentaire jvais les embrouiller rapide et efficace jmen bas les reins ) et ensuite ta vision du cinéma n'est pas LE cinéma ( si tu suce inthePanda tu va te reconnaitre et je t'emmerde quitte mes éclaireurs ou abonnés de suite j'aurais rien perdu de fou ) Quand à tes attentes parfois faut savoir ne rien attendre justement si t'attends t'est déjà dans l'erreur sache le. N'attends rien d'un film si ce n'est une expérience. Soit celle-ci t'as plu, soit non. Dans tout les cas il y aura toujours des expériences mieux travaillées que d'autres, car le cinéma en dehors de l'oeuvre peut toucher le monde par un message important. Ici c'est le cas pour moi.


  • Septième étape : La sauce

Le burger est prêt, les frites sont prêtes, il manque la sauce. On à vu qu'il y avait un message sur le cinéma, sur la division de ce monde en deux, maintenant il faut quelque chose à laquelle tout un chacun peut se raccrocher à mi chemin entre l'inégalité sociale et l'état actuel du septième art : La débâcle. Car comme le chef le dit si bien malgré un plat réussi, des convives comblés, des critiques ravis, c'est leur corps ( transformation physique extreme de certains acteurs ) ou encore leur mental ( agressions, affaires passées sous silence, cancel culture, wokisme extrême, affaires surmédiatisées et j'en passe ) qui en font les frais " à force de s'épuiser pour des gens qu'on ne connaitra jamais ".

Puis la sauce ketchup arrive, éclabousse la bâche, et le film démarre.

Moi par contre, j'ai fini cette critique.

Je pourrais filer cette comparaison gastronomique sur tout le film, décortiquant chaque dialogue, chaque regard, chaque réaction mais j'ai déjà posé les bases de mon raisonnement.

Voici la seule critique SensCritique sur le Menu qui fut pour vous une véritable expérience, une véritable plongée.

Car je n'écris pas des critiques pour être lu, apprécié ou reconnu ici. J'écris selon mon coeur, je mange selon ma faim.

Bonne continuation, arrêter de basher sans arguments, prenez soin du septième art, car les cheese-burger c'est bon, mais quand ils sont artisanaux ( ne prenez pas la scène final pour un aveu de défaite donc, mais comme un message d'espoir )

Spiralis
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le 9 janv. 2023

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Spiralis

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Quand le jeu vidéo fait son cinéma...

L'art de pas se mouiller Alors tout d'abord j'invite les haters à venir à regarder ma note sur le jeu shadow of the colossus sur ps3. C'est fait ? parfait maintenant que vous savez que j'ai adoré ce...

le 4 mai 2018

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The Red Strings Club
Spiralis
9

La claque de 2018, made in Devolver.

Transhumanisme et Zone du dehors Avant tout je tient à dire que pour 2018, c'est et ça restera surement un de mes coup de cœur vidéoludique, et franchement il y à de quoi. Ah et je sens que les même...

le 12 févr. 2018

13 j'aime

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