Il n'est jamais inutile de se renseigner sur le fonctionnement de notre démocratie, a priori. Des reportages qui arpentaient les couloirs des Ministères, j'en ai vu des tas. Voire de Matignon ou de l’Élysée. Celui-ci n'apporte pas vraiment de nouveauté par rapport à ses prédécesseurs, mais a le mérite d'opérer des croisements avec un autre type d'histoire régulièrement filmée : celui des industries en perdition de notre pays. J'aime mieux, en général, les reportages qui suivent les représentants syndicaux d'usines promises à l'abattoir, bien plus authentiques, à mon sens, que les scènes d'interminables réunions d'individus en uniforme gris. Au moins, cette fois, la Ministre est-elle une femme, dont les codes vestimentaires brisent le ronron administratif habituel, pas forcément de la manière la plus fine. Mais elle est comme ça, la nana, elle arpente les couloirs de l'administration au pas de charge, en faisant résonner ses talons pas vraiment pensés pour la marche autant qu'elle le peut. Une manière d'affirmer son autorité, ou tout du moins sa présence ? Certainement. Car elle n'a pas un métier facile : comment justifier son action et réaffirmer son autorité quand on n'a aucune carte entre les mains ou presque ? Le constat est clair, en fin de reportage : pas mal de brassage d'air pour un impact plus que modérée. Au moins cette Ministre-là ne regarde-t-elle pas ses administrés avec la condescendance de certains autres, et là, mon regard se tourne vers Grenelle, bien entendu... Mais on se prend à grincer des dents tout de même en la regardant se démener pour faire durer l'illusion que, si si si, des décisions économiques peuvent se prendre au niveau politique...