Une expérience ultime de cinéma ... fascination devant les subtilités de ce langage ...
des variations dans l'image (des coupures de quelques secondes -à peine perceptibles- dans le flot des images / ... / des légers ralentis envoûtants / ... / mélange de rythmes) ... chaque séquence s'enchaînant sur une autre qui nous prends par surprise ...
Andreï Tarkovski rends le visible invisible ... et l'invisible visible ...
Des longs plans séquences alternés à des plans fixes nous faisant prendre conscience du temps (dans la maison, par exemple) ... il mélange des images d'archives (donc du passé) à des images oniriques, de rêve tout en mélangeant des images couleur à du N/B ... variant les effets plastiques, à chaque fois pour mieux aiguiser nos sens et nous obliger à rester attentif, à reconstruire des histoires de notre propre mental, à faire des associations, comme un véritable poème personnel ...
Le narrateur meurt à partir du moment où il a vu sa mère dans le passé avec la figure qu'elle a dans le présent ... le film s'achève sur une scène de la mère avant la naissance du fils, qui littéralement voit son futur sur deux échelles de temps différentes, l'enfant à venir et sa vieillesse signalant l'enfant devenu grand.
Comme s'il fallait penser le temps, à la fois comme quelque chose qui s'étend à partir du présent vers le passé et le futur en même temps et comme le glissement l'un sur l'autre du passé et du futur à travers chaque moment.
Nous explorons ici une temporalité où le passé se confond avec le présent et même le futur ... absence de linéarité chronologique … l’essence du film est de confondre, grâce à un montage expérimental, toutes les temporalités afin de perturber le spectateur et d’atteindre à un temps inédit : celui du souvenir, de l’imaginaire et de l’inconscient.