Le Missionnaire par loval
Depuis plusieurs années maintenant, les humoristes français tendent plus facilement à s'orienter vers le cinéma, médium qui, soit, exploite un peu plus leur cote de popularité, soit leur accorde un second souffle dans leur carrière. Cette deuxième alternative est le cas de Jean-Marie Bigard, qui tente avec « Le Missionnaire » de revenir un peu sur le devant de la scène, après un certain temps d'absence engendré par des derniers spectacles peu glorieux. Mais disons-le tout de suite, son retour ne se fera pas avec ce film, tant ce dernier est un échec complet.
Si cinématographiquement parlant le film reste honnête, c'est surtout d'un point de vue scénaristique et scénique qu'il pêche férocement. En effet, le long-métrage de Delattre, doté d'une idée de base maintes fois déjà vue, aligne des séquences inintéressantes, voire odieuses, où la majorité des blagues tombent à plat. Bigard, qui a participé à l'élaboration des dialogues, impose son ton lourd et bourru, notamment au travers de son personnage.
Un peu comme Boon et ses Ch'tis, le film présente des personnages bêtes mais à la cote d'empathie élevé, qui s'articulent sans véritable but autour du protagoniste, qu'incarne très maladroitement Bigard. D'ailleurs, la plupart des rôles secondaires ne sont aucunement convaincants, presque forcés, puisqu'ils récitent scolairement leurs répliques. Quant à David Strajmayster, que l'on connaît mieux dans le rôle de Samantha dans la mini-série éponyme, agace très rapidement, malgré une première partie convenable. Enfin, la musique, qui pompe sans vergogne ici et là (Danny Elfman, Nino Rota), se fait plus remarquer qu'apprécier. Bref, on en ressort écoeuré par un final d'une facilité déconcertante, et affligé par tant de bêtises concentrées en si peu de temps. A éviter de toute urgence.