Bigard s'en va-t-en guerre
Si l'on oublie le dialogue politique sous-jacent bien gauchiste inhérent aux productions Besson (se souvenir de Banlieue 13 Ultimatum), il y a du bon dans Le Missionnaire. A commencer par Jean-Marie Bigard et David Strajmayster.
Le premier, dans un rôle à la Jean Reno, arrive à concilier son entrain pour la boutade vacharde et le langage poétique afin de les mettre au service d'un humour qui se veut très décalé : imaginez un taulard se planquant dans les habits d'un curé pour échapper à ses ex-associés et qui, par la force des choses, devient la coqueluche du petit village de l'Ardèche dans lequel il s'est réfugié. C'est peu commun ! Dommage que le scénario n'aille pas plus loin que cela, finissant par tourner à vide passé la première demie-heure.
Le second, dans la droite lignée de ses compositions de folle furieuse dont nous avons l'habitude depuis la série Samantha, Oups !, incarne un prêtre (un vrai cette fois), le frère de Bigard de surcroît. En étant tenté par le malin, Doudi apporte cette touche d'humour nécessaire pour ne pas voir le long métrage de Roger Delattre devenir un one-man show calibré pour ne faire rire essentiellement que les fans de l'humoriste français à la verve et au verbe léché. C'est tout de même "légèrement beaucoup" le cas, cependant.
Quant à la mise en scène, elle est à l'image du reste : sans prétention, mais suffisante pour faire tenir la route à ce Missionnaire, évitant de nous faire tomber dans le monotone et empêchant le grotesque de tenir la comparaison à la vulgarité bigarienne. Pas la comédie de l'année, mais pas la plus désagréable qui soit.