Le moindre geste par Blow Up
Le film commence par un triple prologue. Tout d'abord, un carton nous signale qu'un bœuf s'est échappé et est tombé dans un trou. Ensuite, nous voyons des dessins avec en voix off : « Ici Deligny, cet espèce de bonhomme, c'est la main d'un garçon de 25 ans qui l'a tracé. Débile profond disent les experts. Tel il est dans la moindre geste, tel il est dans la vie de tous les jours, que nous menons ensemble depuis 10 ans et plus ... ». Enfin, un carton nous annonce que deux jeunes gens, Yves et Richard, se sont échappés du centre psychiatrique, l'un est tombé dans un trou, et l'autre a été ramené au centre.
Les jeunes s'enfuient donc. Yves découvre un couteau abandonné. Ils marchent près d'une carrière où quelques ouvriers s'activent. Les deux enfants grimpent sur une falaise. Ils atteignent une maison abandonnée dans laquelle ils découvrent une table, une chaise et une statuette de femme déshabillée. Le soir, ils dorment dans la maison. Ils se cachent l'un de l'autre et Richard se glisse dans un trou dont il avait mal évalué la profondeur. Yves lui annonce qu'il va chercher du secours. Mais au lieu de cela, il fabrique une sorte de barrage de bois devant la maison et ensuite, une croix comme pour enterrer son ami Richard qu'on entend pourtant parfois crier. Yves manie un câble métallique abandonné là, près de l'eau, lorsqu'il rencontre Any, la fille d'un ouvrier de la carrière voisine. Après plusieurs tentatives, elle réussi à le persuader de la suivre et le ramène à l'asile.
Ce film, ne m'a pas touchée, on y ressent une distance énorme par rapport à Yves. Ce film m'a paru froid et long. Je n'ai pas perçu de vrai message, ni de point de vue à travers les images. Pourtant, lors du prologue, le commentaire en off, laissait envisager une vraie relation entre le jeune homme et le réalisateur. Celle-ci ne m'est jamais apparue : « dans la vie de tous les jours, que nous menons ensemble depuis 10 ans et plus ... ». Ne comprenant pas trop pourquoi cette relation ne transpirait à aucun moment, je me suis mise à enquêter sur les conditions de tournage et là, j'ai compris. Selon mes sources, Fernand Deligny, n'était jamais présent sur le lieu de tournage, et par après n'a fait que de très rares apparitions lors du montage. Il a laissé son chef opérateur partir avec Yves, sans les guider, sans vivre le film avec eux. C'est donc ça ce que j'ai ressenti, ce manque d'investissement probant de ce réalisateur par rapport à ce film.