Ce film m'a beaucoup plu. Effectivement, le film comme je le pensais a abordé des sujets très intimes, un peu dérangeant même, comme la mort du père de Alain Cavalier. Mais l'ensemble finalement est offert au spectateur très simplement. Bizarrement, Alain Cavalier ne craint pas la réaction du public face aux images montrant ses proches parfois dans des moments forts intimes, mais plutôt une appréhension de ce que eux pourraient penser sa démarche. Cette appréhension se voit surtout dans son rapport à sa mère. Pendant une grande partie du film, elle n'est présente que en hors champs. Ensuite, elle entre lentement dans le cadre mais il n'osera pas la filmer de façon franche, la capturant de loin, retranché derrière une porte, perché du haut d'un escalier. On sent qui plane la crainte de ce qu'elle pourrait penser de cet acte, penser de lui. « Je me suis toujours méfié de son regard sur moi, je ne voulais pas qu'elle lise à l'intérieur de moi, je ne le souhaitait pas ». Hors, lorsqu'il nous dit cela, nous somme confronté au premier gros plan que l'on voit de sa mère, et celle-ci dort. La caméra reste un certain temps en train de la filmé, justement comme si Cavalier cherchait à voir en elle. Le plan s'arrête quand celle-ci ouvre les yeux. Il éteint la caméra, comme un enfant qui aurait fauté et qui cache sa bêtise. Pendant tout le film, il y a une évolution progressif dans la relation entre sa caméra et sa mère, comme si elle essayait d'apprivoiser cette dernière. Jusqu'au moment émouvant, de l'anniversaire de sa mère, où la caméra se pose sur la main de cavalier serrant la main de sa mère. C'est justement cette relation qui est pour moi la plus important du film, peut-être même sa raison d'être. Et juste pour cet instant de communion avec Cavalier, le film vaut vraiment la peine d'être vu.