Apparemment il y a eu 3 adaptations de ce roman. Dont une récente avec Vincent Cassel. Cette version-ci, datant de 1972, a vu le jour grâce aux doigts de Buñuel puisque ce dernier a co-écrit le screenplay. Je ne l'ai appris qu'en jetant un oeil à la fiche IMDb du film.
Ce qui est particulier avec ce scénario, c'est que même si l'objectif principal n'est pas cité clairement, on se doute bien qu'il s'agit de montrer la chute d'un moine. C'est là l'intérêt. Etrange n'est-ce pas ? Le spectateur assiste au déploiement diabolique dont font preuve les forces du mal pour qu'un homme saint se voit tomber au plus bas. Les personnages simples sont finement écrits. Mais ce qui fait véritablement la force de l'oeuvre, c'est l'humour dont font preuve les auteurs. On rit à plusieurs reprises car le mal est tellement maléfique que ça en devient grotesque comme dans une bohnne vieille série B. Je ne pense pas que ce degré de fantaisie soit involontaire au vu des répliques cinglantes qui rythment la narration.
La mise en scène est assez sobre. Rien d'extravagant. De temps à autre une image très belle apparaît, mais la plupart du temps le réalisateur se montre discret, se contentant de montrer l'action. Peut-être aurait-il pu aller plus loin par moment, employer des images symboliques (surtout maintenant que je sais que Buñuel était de l'équipe).Les acteurs sont assez bons. Puisqu'ils campent tous des personnages simples, il fallait exagérer le jeu, autrement dit, surjouer. Et ils le font tous avec un plaisir communicatif. En plus, la sorcière est vraiment canon.
Bref, "Le moine", c'est l'histoire d'un homme qui avait tout et qui va tout perdre. Une chute teintée de sarcasmes contagieux. C'est drôle, c'est bon. Peut-être un peu mou par endroit, mais sans devenir barbant.
