Un film qui, étrangement, m’a fait beaucoup plus de bien que ce que je l’ai apprécié. Comprendre par-là que si je l’ai globalement bien aimé, il apporte une véritable bouffée d’oxygène. L’un des points fort de l’intrigue, c’est que même si elle emploie plusieurs stéréotypes du genre, c’est sans doute une de celles qui a réussi le mieux à capturer l’essence de l’adolescence au lycée. Sous tous ses aspects. Et cela grâce à plusieurs personnages certes caricaturaux, mais non seulement crédible mais également profonds. Il y a vraiment de la substance en chacun d’eux, on a vraiment à faire à des personnes réelles et pas seulement des personnages d’un film.
Je pense par exemple à la scène
où Charlie appelle sa sœur Candice à la fin et que celle-ci, même si on ne les a jamais vu ensemble ou presque du film, réalise tout de suite ce qui se passe, comme une sœur le ferait normalement. Idem lorsque Chris revient pour Noël et qu’il comprend de suite dans quel sentiment se trouve son petit frère (alors qu’on a à faire à deux archétypes de personnages différents qui s’opposent en général).
Bref, tant de petits détails qui rendent le tout crédible. Sans oublier la façon dont on avance peu à peu vers la vérité finale, comment celle-ci est annoncée puis dévoilée, presque subtilement sans l’afficher en gros sur l’écran.
En soit, l’histoire n’est pas forcément le genre que j’affectionne le plus, mais j’avoue qu’ici, je me suis laissé entraîner dans ce « journal intime », découvrant peu à peu le personnage de Charlie, ses failles, ses forces, son entourage. Et j’ai vraiment beaucoup aimé comment l’intrigue, via sa structure narrative mais aussi grandement aidé par la mise en scène intelligente, nous donne cette histoire via le filtre de Charlie. On voit tout via son prisme
(l’exemple le plus frappant, c’est l’arrivée de Sam, limite déifiée dès la première seconde),
et non comme un élément externe/omniscient. Le choix de la voix off pour rendre le film « journal intime » est un grand classique, mais ici toute la structure narrative et la réalisation sont conçues de sortes à ce que sans qu’on soit avec une caméra subjective, on se retrouve avec un point de vue interne. Et j’ai trouvé ça brillant dans son exécution, et c’est out cet ensemble qui permet à ce film de nous donner un grand bol d’air frai.
Un autre point fort du film se situe au niveau du casting. Emma Watson interprète parfaitement cette amie « parfaite » au lycée, celle qu’on idolâtre avant de réaliser que c’est une personne normale, avec un passé et elle aussi des failles. Idem pour Ezra Miller, qui jongle parfaitement sur les traits de caractères de son personnage, cet ami super-cool qu’on rêverait d’avoir ou, mieux, d’être. Le reste du casting sera ainsi dans les mêmes eaux, dans une interprétation pas forcément extraordinaire mais très juste (je pense à Nina Dobrev ou Mae Whitman). Mais pour moi, celui qui survole cet ensemble, c’est bien Logan Lerman, et ce à ma grande surprise. Je n’ai jamais été un grand fan de ses autres prestations que j’ai pu voir, mais je dois avouer que là, il réussit parfaitement à embrasser le personnage de Charlie dans toute sa complexité, et contribue à le rendre vraiment attachant.
Le Monde de Charlie est donc un feel-good movie très intelligent. Sans forcément être d’un genre que j’apprécie, ni que ce soit le meilleur du genre, il est très efficace et j’ai vraiment pris très grand plaisir à le voir. Non seulement il met de bonne humeur, mais en plus il est inspirant. Son seul réel défaut, c’est son rythme/montage, pas toujours au top.