Le Monde de Charlie par Cinemaniaque
J'avoue m'être rendu au cinéma plein d'a priori : film sur les ados, Emma Watson, bla bla... Et à l'arrivée, je dois m'incliner : Le monde de Charlie est bien. Même très bien. Même très, très bien ! Avec son ton décomplexé, juste ce qu'il faut de caricatural et alternant sans peine les moments d'humour et de mélancolie, le film s'avère être un portrait générationnel des plus intéressants car des plus justes, évitant le conformisme, l'humour gras ou l'apitoiement total. On y aborde l'homosexualité, la beuverie, les drogues, le mythe d'une époque sensée être "de libertés", les souvenirs d'une génération entière (les séances de Rocky Horror Picture Show) avec une humilité déroutante, une sensibilité surprenante et une spontanéité qui fait la force du film. Pour son premier essai, Stephen Chbosky s'avère être un as de l'émotion et du non-dit, et offre à Logan Lerman un rôle qui effacerait presque sa carrière jusqu'à présent douteuse (non mais quel filmo de merde...). Parce qu'il évite les stéréotypes, les happy end, les romances à l'eau-de-rose et parce qu'il ose parler de l'adolescence comme elle est réellement, ni pleinement heureuse ni totalement affreuse, Le Monde de Charlie fait du bien dans le paysage du cinéma américain.