Le Monde de Charlie est un film qui sous ses airs désuets, délivre des messages profonds, l'adolescence n'aura été que trop rarement aussi bien dépeinte au cinéma.
Aborder un thème aussi vu et revu que l'adolescence de jeunes en difficulté, n'est pas une chose aisée, certains parviennent pourtant à faire des quasi miracles, je pense notamment à Basket Ball Diaries, alors que d'autres se contente seulement de filmer les travers d'un stade de la vie sans porter dessus un regard ou un point de vue cinématographique, ce qui nous donne au final des absurdités inutiles comme Projet X. Le Monde Charlie est un conte, un voyage initiatique qui parvient à émouvoir grâce à la simplicité qu'il dégage.
Pourtant on pouvait avoir quelques appréhensions face à ce film, tout simplement par ce que le réalisateur est directement l'auteur du roman, il signe ici son premier long-métrage, et quoi qu'on en dise, un auteur n'est pas un réalisateur, on aurait pu et on était surtout, en droit de s'attendre au pire. Heureusement non, le film est véritablement bon, la mise en scène est inspirée, elle ne casse pas des briques certes, mais elle est franchement intéressante. Ce qui justement donne vraiment l'impression que l'auteur a su rendre à l'image ce qu'il s'était imaginé, et ça fonctionne vraiment, c'est ça qui est surprenant et qui fait vraiment plaisir à voir. Car de toutes façons une chose est sûre, c'est que le film a été travaillé et pensé, ça n'a pas été fait à la va-vite, c'est réfléchi et ça se voit.
Côté casting c'est également du tout bon, bien que j’éprouvais quelques méfiances concernant Logan Lerman qui ne m'avait jamais vraiment convaincu, et bien je dois dire qu'ici il m'a ému, il est dans la plaque et en phase avec son personnage, et compose un protagoniste vraiment touchant et attachant surtout. Ezra Miller quant à lui nous serre une nouvelle fois, après We need to talk about Kevin, une interprétation excellente, complètement dans le personnage également, il forme d'ailleurs un bon duo avec Emma Watson, qui elle aussi parvient à se détacher de son image d'Hermione Granger, pour nous livrer une bonne performance.
L'adolescence est donc une nouvelle fois décrite au cinéma, mais maintenant quand on en parlera il faudra compter avec Le Monde de Charlie.