Le Monde de Charlie par NafiDiop
AHHHHH tiens donc.. un garcon torturé, très torturé, avec Emma Watson dans le casting, Ezra Miller, des vetements de hipster, un traitement antique, et un fond vert sur l'affiche.
Oui, vous l'avez deviné : ces ados ont déjà tout compris de la vie, et même plus si c'était possible.
bon, j'arrête. sujet délicat évidemment pour moi parce que le film se centre sur le personnage de Charly qui représente le type meme que j'ai tendance à vite fait détester dans les films : le souffreuteux-qui-ne-pleurera-pas-parce-que-les-larmes-c'est-à-hollywood-and-BOYS-DON'T-CRY.
En fait, à part quelques notes MEGA CLICHÉ (!!!!) le film passe. Franchement il passe. Je ne pensais pas le dire, mais finalement, je suis arrivée à la fin presque dégoutée de le dire : c'est pas si mauvais. c'est meme pas mal.
Notre génération : une génération Peter PAN, génération qui cherche à ne pas grandir? Ou une génération Y, surqualifiée, hyper impliquée dans la vie adulte, maitrisant les technologies? Une génération qui fonce pour avoir ce qu'elle veut, parce qu'elle sait qu'on n'obtient rien sans rien tenter? Une génération boomerang qui revient très vite à la maison après les échecs de la vie? Une génération qui se pose toujours la question du pourquoi, du comment, du "WHY"? Ou finalement juste une génération qui se met en droite ligne de la fameuse génération X et qui veut sortir de la spirale roue statut-argent-ascension sociale qui caractérise l'existence moderne ? Trouver plus?
Alors, toutes ces questions que Le monde de Charlie soulève sont exaspérantes de naiveté, de simplicité parce que notamment elles sont vraies mais aussi parce qu'elles sont tellement stéréotypées (cette façon de ranger les gens dans un période et un contexte, c'est du déterminisme! tout le monde déteste le déterminisme!), le film y répond. A sa façon, en prêchant une forme de "Carpe Diem" que je trouve exaspérante parce que ca ne solutionne pas les problemes mais c'est justement ça : le probleme vient de nous (Charly), pas de l'extérieur.
Nietzsche, « la contradiction lourd-léger est la plus mystérieuse et la plus ambiguë de toutes les contradictions ». Le monde de Charly est un film d'une infinie lourdeur, et d'une grande légéreté à la fois. Cette contradiction ambigue fait que toujours maintenant, j'ai du mal à dire "j'ai aimé", ou "je n'ai aimé". C'est un mixte donc dans mon cas, qui fait que le film mérite une bonne note mais s'attarde sur des sujets trop piquants pour ma tête malheureuse.
Je reste une éternelle convaincue qu'autant de kitsch ça tue le fond, et que trop d'effort pour faire "toujours plus vrai", "toujours plus naturel", "toujours plus pur, adolescent, brut", finit par gommer certaines choses et rendre tout KITSCH.
KUNDERA : "Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli".