En quête de l'inconnue...
« Le monde de Nathan » est un peu le film qui force l’admiration dans le bon et mauvais sens. Il touche à un sujet très sensible et courageux, l’autisme. Plus exactement du trouble du syndrome...
le 14 juin 2015
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« Le monde de Nathan » est un peu le film qui force l’admiration dans le bon et mauvais sens. Il touche à un sujet très sensible et courageux, l’autisme. Plus exactement du trouble du syndrome d’asperger dont souffre le jeune Nathan qui se révèle être un prodige en mathématique. Jusque là, rien d’innovant, si l’on se réfère à un film similaire, le très calibré « Rain man » dont l’approche de la pathologie était transcendée par un Dustin Hoffman ahurissant. Mais Morgan Matthews a eu l’intelligence de filmer du point de vue même de Nathan et d’y ajouter une toile de fond assez complexe par les nombreux sujets abordés. Indépendamment de la performance inouïe d’Asa Butterfield, la caméra nous rappelle constamment sa propre vision du monde duquel il est en marge. Ses troubles, ses peurs, nous sont communicatives jusqu’au malaise. C’est sans doute l’aspect le plus percutant de la mise en scène, touchant la forme sensible. Ce n’est pas la seule. Car « Le monde de Nathan » est un film gigogne, Matthews nous communique également sa fascination pour ces « Olympiades des mathématiques », résumant à elle seule tous les us et coutumes mais aussi les travers de ce genre de compétitions universitaires. Les deux parties s’imbriquant assez facilement l’une à l’autre. L’aspect sentimental n’est pas négligé non plus, qu’il s’agisse de l’éveil de Nathan, de la relation avec sa mère, son professeur ou encore les liens que se tissent avec Zhang Mei. C’est d’ailleurs cette partie là qui pêche un peu, par trop d’angélisme, notamment sur le final. Par cette complexité de traitement, auxquels s’ajoutent de nombreux flash back sur l’image du père, l’esprit du spectateur est constamment en alerte, prenant toutes les situations de front sans un moment de recul, voire de répit, au point d’être submergé émotionnellement. Pour autant, ni pathos, ni mièvrerie, au contraire, le film garde un sens de la réalité et traite efficacement l’approche de la marge (l’autisme ici) dont la portée contre toute forme d’exclusion se veut plus universelle.
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Créée
le 14 juin 2015
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