Le Monde de Nemo
7.3
Le Monde de Nemo

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton et Lee Unkrich (2003)

Support: Bluray


Parmi les films qui ont bercé ma jeunesse, Le Monde de Nemo tient une place toute particulière. C’est le premier DVD que j’ai acheté avec mon argent dûment gagner à tondre la pelouse, la première claque visuelle made in Pixar que je me prenais (même si j’avais beaucoup aimé les deux Toy Story et Monsters Inc., ils ne m’embarquaient pas dans un voyage immersif, les cadres étant tout autres), et surtout, un ensemble d’émotions qui me submergeait à chaque nouveau visionnage, et ce dès cette introduction choc.


Car le cinquième film du studio à la lampe joue les bonnes notes sur tous les tableaux, de l’humour aux visuels, en passant par le message écologique qui transmet aux têtes blondes l’importance de la préservation des océans et de leur biodiversités (et qui, ironiquement, a boosté la vente de poissons exotiques en danger dans les magasins animaliers), et surtout en traitant avec justesse de la relation parent-enfant.


Marlin, traumatisé par la perte de sa femme et de ses enfants, est surprotecteur envers Nemo, seul rescapé de l’attaque d’un barracuda. Il est pétri d’un amour inconditionnel qu’il ne parvient pas à exprimer, étouffant le gamin qui cherche à s’affirmer en tant qu’individu. Et lorsque les deux sont séparés par une intervention humaine, ce sont deux parcours parallèles qui se déroulent, se faisant perpétuellement écho dans une grande fable sur l’apprentissage de la confiance. La confiance en soi, la confiance envers les autres.


Marlin trouve Dory, poisson chirurgien souffrant de perte de mémoire mais à la jovialité intacte, qui découvre en sa compagnie un bonheur possible, l’espoir de renouer des liens durables qui s’ancreront dans son esprit. Elle qui paraît au premier abord comme un boulet, devient un atout pour le père désespéré, et lui fait prendre conscience qu’il faut lâcher prise et apprendre à accepter forces et faiblesses chez l’autre, à travailler ensemble.

Nemo de son côté, sans cesse brisé dans ses motivations par son père à cause d’une nageoire atrophiée, commence à se forger dans l’adversité et à devenir plus indépendant et confiant, là aussi grâce à son nouvel entourage.


Et quand la réunion arrive enfin, les deux personnages sont prêts à s’écouter et à avancer ensemble (droit devant eux dirons-nous). Le message est simple, suffisamment pour être assimilé par les enfants, mais ne perd pas en puissance chez l’adulte. C’est la magie du Pixar de la grande époque, qui mêle son discours de premier plan de sous-textes qui parleront aux plus grands, d’un jeu maîtrisé sur les émotions, d’un humour qui fait toujours mouche, et de visuels qui n’ont ici pas pris une ride.


Un chef d'œuvre qui n’a pas bougé d’un iota, plus de vingt ans plus tard.

Frakkazak

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