Poudre aux yeux.
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le 7 août 2013
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Suite au succès d'Alice au Pays des Merveilles, les studios Disney envisagent de remettre au goût du jour le célèbre film culte de Victor Flemming: Le Magicien d'Oz. Pour cela, le producteur Joe Roth propose de préparer un prequel expliquant l'arrivée du Magicien au pays d'Oz bien des années avant que Dorothée ne s'égare dans ce monde bien étrange n'étant certainement pas le Kansas.
La boîte aux grandes oreilles a alors l'idée de contacter Sam Raimi pour mettre en scène cette grande aventure à 215 millions de $. Le réalisateur ayant claqué la porte à Sony après que ces derniers aient refusé ses idées pour Spider-Man 4, il ne refuse pas la proposition et confirme son implication dans le projet en 2010. Tout le monde doit bien manger.
Un drôle de parcours à la fois pour Sam Raimi et pour l'exploitation de l'univers d'Oz par Disney.
Ce n'est pas la première fois que Mickey touche à l'héritage du Magicien d'Oz. Walt Disney lui-même voulait produire un nouveau film dérivé de cet univers mais cela n'a jamais abouti. Ce n'est qu'en 1985 que le studio sort la suite directe du film de Flemming: Oz, un monde extraordinaire. Celle-ci sera un échec cuisant au box-office. Un échec immérité tant ce deuxième volet était d'une très grande qualité et n'avait rien à envier au film de 1939. Le reste de l'exploitation de l'univers d'Oz se fera par les parcs et un téléfilm rapidement oublié par tous.
Sam Raimi, quant à lui, se retrouve embarqué dans cette drôle d'aventure sans qu'on ne sache précisément ce qui l'a poussé à signer.
Réputé pour sa trilogie horrifique culte Evil Dead, il s'est tourné des années après vers un genre bien plus familial, le film de super-héros via sa trilogie Spider-Man. La boucle est maintenant bouclée par sa collaboration avec Disney. Un passage de l'horreur au film pour enfants bien particulier donc.
Et pourtant, le réalisateur n'a pas chômé face à l'héritage assez important qu'il doit porter à bout de bras. S'il se montre plus sage qu'à l'accoutumée et ne propose pas de moments aussi grandioses que dans ses précédents travaux, Sam Raimi fait preuve à la fois d'un très grand respect pour l'oeuvre de Victor Flemming mais aussi d'une grande inventivité pour donner une nouvelle image de ce "Monde Fantastique d'Oz".
Allant jusqu'à reprendre le concept de filmer en noir et blanc et en 4/3 la partie dans le monde réel (au passage, l'une des meilleures parties du film tout court) puis en Cinémascope et en couleurs le monde d'Oz, le spectateur se replonge dans ses souvenirs du Magicien d'Oz tout en redécouvrant l'univers mis à neuf par les équipes artistiques de Disney.
Si on peut regretter de temps à autres une surexploitation des effets numériques, l'immersion est pourtant bien là. Les scènes tournées sur plateaux sont les bienvenues et rendent fidèlement hommage aux décors du Magicien d'Oz. La photo n'y est pas pour rien tant elle accentue la force des couleurs très vives qui composent le pays découvert par notre héros, quitte à ce que ça soit un peu trop flashy mais l'intention est là.
Mais c'est dans l'écriture qu'on trouve toutes les qualités et tous les défauts de ce prequel. Dans les grandes lignes, Le Monde Fantastique d'Oz est réussi, ne trahissant jamais son aîné et créant d'excellentes origins-story pour ses personnages principaux. Mais dans l'exécution, plusieurs problèmes gâchent le plaisir global.
À commencer par le traitement de la Méchante Sorcière de l'Ouest. Si ses origines sont très intéressantes, le personnage crée involontairement l'hilarité du spectateur quand il apparaît pour la première fois dans le film et ce pour une bonne raison. C'est Mila Kunis qui l'interprète. Si l'actrice s'en sort plutôt bien en Théodora, elle est complètement en roue libre une fois son personnage transformé et son maquillage est incroyablement raté.
Cela est représentatif d'un gros problème du long-métrage. À trop vouloir humaniser ses personnages, Sam Raimi mélange très mal les caricatures auxquelles ils sont assimilés et leurs aspects plus intimes. Il suffit d'entendre la Méchante Sorcière de l'Ouest faire son rire diabolique pour comprendre que ça ne marche pas.
Quelque chose sonne faux au final et on finit presque par se perdre dans le ton du film.
D'autant plus dommage que le climax réserve de très bons liens avec le film de Victor Flemming, allant même jusqu'à améliorer ce film. C'est à ça qu'on reconnaît un bon prequel.
N'évitant pas de nombreux défauts d'écriture et quelques choix douteux, Le Monde Fantastique d'Oz est pourtant un film sincère.
Très imparfait, il montre cependant un profond respect vis-à-vis de l'héritage du Magicien d'Oz et se montre bien plus intéressant et riche en terme de réalisation et d'idées que la plupart des blockbusters actuels. Je ne dirai pas non à un revisionnage.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon Top Films 2013., Les films Live Disney, Disney et Pixar: Ces suites qui ont failli voir le jour, Les meilleurs films de Sam Raimi et Walt Disney Studios en 2013
Créée
le 18 avr. 2016
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