Jurassic Park (1993) fut un colossal succès, sans surprise une suite fut donc rapidement envisagée. Steven Spielberg racheta alors les droits de la suite du premier roman de Michael Crichton pour l'adapter. Le Monde perdu : Jurassic Park ne rencontra pas le même succès que son prédécesseur, autant commercial que critique. Cependant, ce deuxième opus de la saga n'a rien de ridicule et même s'il ne vaut pas le premier, il reste un très bon divertissement. Ce qui a surtout déplu avec ce film, c'est que contrairement au précédent, le suspens fonctionne moins bien. C'est évident, le premier Jurassic Park avait une véritable tension absente de cette suite. Cette dernière joue plutôt sur le spectaculaire et l'action (plus de morts, plus de Tyrannosaures et plus de dinosaures en général). Ce n'est pas un mauvais choix mais son exécution n'est pas à la hauteur des attentes.
De plus, si le film a parfois été tant décrié, c'est sûrement à cause de sa dernière partie. C'est au scénariste David Koep que l'on doit cette idée. Ce n'est peut-être pas un hasard s'il se fait bouffer lors de son caméo. Cette scène est un hommage au film King-Kong et sert à augmenter le côté spectaculaire de l'oeuvre. Sauf qu'elle contient quelques invraisemblances qui la gâchent un peu. C'est dommage car cela termine le film sur une mauvaise note. On aurait probablement souhaité une fin différente, plus en accord avec celle du précédent film.
Néanmoins, ce deuxième volet a des arguments en sa faveur. D'une part, on retrouve le génial Steven Spielberg à la réalisation. Il nous offre de très bonnes scènes, à l'image de l'attaque des 2 Tyrannosaures au bord du précipices. C'est une séquence efficace où le suspens se fait véritablement sentir, notamment grâce à la mise en scène du cinéaste américain. D'autre part, les effets spéciaux, conçus par Stan Winston, sont encore meilleurs que dans le premier opus. Les images de synthèse se sont améliorées pour un rendu encore plus réaliste. Bien sûr, elles sont accompagnées des indémodables animatroniques, toujours plus incroyables. Comme en 1993, les dinosaures font vrais et participent grandement à l'émerveillement que procure le film, ainsi que sa qualité générale.
En réalité, Le Monde perdu n'est pas une mauvaise suite. Certes, elle n'atteint pas le niveau du film qui la précède, mais elle constitue un divertissement plus que correct. Malgré le scénario parfois moyen, la mise en scène de Steven Spielberg et évidemment la très bonne bande originale de John Williams (le thème principal est assez peu présent mais son écoute toujours aussi magique) remontent le niveau.