Adapté de la célèbre série des années 70 "Land of the Lost", inédite en France, Le Monde (presque) perdu est malheureusement un bien piètre long-métrage. Pourtant, tout pouvait donner matière à créer une bonne adaptation ciné et rendre hommage à la série culte : un réalisateur talentueux (Brad Silberling, auteur des excellentes Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire), un trio d'acteurs sympathiques (Will Ferrell, Anna Friel et Danny McBride) et un gros budget idéal pour sortir un blockbuster d'aventures fantastiques estival.
Malheureusement, la tournure optée par les dirigeants rebutera aussi bien les fans de la série (s'il y en a) que les néophytes... En soi, le scénario du long-métrage est incroyablement fidèle à la série originale, reprenant brillamment la trame des premiers épisodes tout en proposant un léger prologue décrivant les personnages, qui ont d'ailleurs changé : nous ne sommes plus en face de la famille Marshall menée par Rick mais face à trois aventuriers de fortune opposés (le comble revenant au rôle de Will, passant d'un adolescent à un excentrique vendeur de souvenirs).
Nous suivrons donc nos explorateurs de pacotille propulsés dans cet univers parallèle peuplé de dinosaures revanchards, d'hommes-singes malicieux et de lézards humanoïdes belliqueux. Hélas, dès les premières minutes, le ton est donné : le film sera humoristique et vulgaire, enchaînant vannes de cul et gros mots gratos (idéal pour le jeune public). De plus, la qualité visuelle est terrible : 100 millions de dollars pour des effets spéciaux aussi moches, c'est rare.
C'est donc dans cette éternelle inégalité que le film va lentement avancer, alternant entre gags potaches et séquences d'action, le tout dirigé comme un manche par un Silberling honteusement fainéant. Bien entendu, certaines scènes valent le coup, qu'elles soient humoristiques comme la danse dans le cratère ou un tant soit peu épique avec le combat final contre les Sleestaks, mais dans l'ensemble rien ne viendra nous émoustiller.
Hésitant entre comédie d'aventure pas assez assumée pour les adultes (bien que volontairement kitch) et produit familial trop vulgaire pour les enfants, Le Monde (presque) perdu est un film raté, une adaptation laborieuse et ce qu'on appelle une erreur de parcours pour Will Ferrell, visiblement peu propice à ce genre de productions.