En Hollande, un étudiant rencontre un misanthrope qui habite un moulin réputé pour son carillon macabre composé de mannequins représentant des scènes de martyres. Il découvre aussi l’existence secrète de sa fille, sorte de spectre nymphomane d’une stupéfiante beauté.
Moins célèbre que Le Masque du démon de Mario Bava ou Les Vampires de Riccardo Freda, Le Moulin des supplices n’en est pas moins une réussite du fantastique gothique transalpin. Ferroni parvient à installer une atmosphère inquiétante grâce à l’utilisation remarquable des décors et une photographie magnifique qui exalte les tons mordorés et cramoisis, l'influence de la Hammer semble évidente.
Le thème de la régénération sanguine, les va-et-vient entre la vie et la mort, le rêve et la réalité, la pâleur cadavérique et la flamme du désir charnel trouvent ici une illustration d’une vénéneuse splendeur plastique. Les influences sont nombreuses et évidentes ("Le sang du Vampire", "Les yeux sans visage", "Le cabinet des figures de cire", "Masques de cire") mais sont parfaitement intégrées au scénario, elles constituent plutôt un hommage qu'un plagiat.
L'originalité des lieux (un moulin) est superbement exploitée, le charme inquiétant des actrices contraste délicieusement avec l'aspect sordide de l'endroit.
En résumé, il s'agit d'un film hautement recommandé à l'amateur de gothique vintage.