Le papa de Laurel et Hardy au service d'un classique oublié de la grande tradition des comédies américaines des années 30, ou l'esprit burlesque se met au diapason d'un casting qui allie charme et désinvolture désuet pour mieux moquer les codes du film noir d'antan. De faux semblants en chausse trappes le film prend un malin plaisir à détourner des situations maintes fois vues ailleurs pour égratigner malicieusement le spectateur avide des sempiternels scènes de crimes glauques et d'éléments d’enquêtes souvent improbables. Il s'en amuse tellement qu'il invente des circonstances atténuantes et des alibis à chaque personnage pris dans l'étau du scénario et accentue régulièrement leurs faits et gestes d'une manière qui n'est pas sans rappeler les prémices du dictateur chaplinesque et se nombreux avatars qui suivront. La parodie n'en est que plus réussie, et si elle n'évite parfois pas certains poncifs inhérents au genre du splastick (cette théâtralité des gestes si chères aux expressionnistes de l'époque), sait se réinventer grâce à un déferlement de gags visuels particulièrement réjouissant dans son dénouement. Parfait pour conjurer le sort qui s'abat sur nos épaules ces derniers jours!