C'est Jean Duvivier qui signe ce serial en 1927, qui je pense, a du être exploiter en 2 parties en salles à l'époque. La récente restauration du film a réunit les 2 parties ensemble. Ce genre de films d'aventures rocambolesques à la Tintin était très à la mode du temps du muet et étaient parfois de véritables séries, tout comme de nos jours, où l'on retournait chaque semaine au cinéma pour connaitre la suite et la fin, qui pouvait se faire attendre plusieurs semaines... On s'étonne quand même de la date (1927) assez tardive pour ce genre de films, où clairement le cinéma muet est en train d'accoucher de ses plus beaux chef d'œuvres avant sa mise à mort par le parlant.
Le scénario n'est clairement pas le point fort de ce film, avec des invraisemblances en quasi permanence. Mais surtout un manque d'enjeu assez dérangeant pour le spectateur actuel. On ne saura rien de cette mystérieuse organisation criminelle, à part qu'elle est criminelle, il faudra vous contenter de cette explication. Tout comme il n'y aura aucune explication de l'origine de l'héritage mirifique.
Là où le film est intéressant c'est de voir comment Jean Duvivier filme. Et c'est un festival d'idées et d'influences qui traverse ce film, dans lequel on retrouvera toutes les séquences cultes de l'époque. De Charlot à Errol Flynn, de "Métropolis" au cinéma expressionniste. Le cinéaste s'amuse avec sa caméra et s'autorise toute sortes d'effets très novateurs et très intéressants. Intéressant de voir aussi la province française des années 20, que le réalisateur filme dans des courses poursuites à travers les Alpes et la Provence. Mais le clou du film restera la poursuite finale sur la Tour Eiffel, à même la structure métallique du monument et visiblement sans filet. Vouloir refaire ça de nos jours (sans effets spéciaux) est totalement illusoire.