"It's the only thing I hate about this job — ringing strange doorbells and bringing bad news."

Ce film policier britannique appartient au sous-registre des polars procéduraux décrivant de manière minutieuse le déroulement d'une enquête, avec une multitude de détails (signifiants ou insignifiants), accompagnant ainsi les enquêteurs au plus près dans leur travail. L'exercice est curieux, en immersion dans une petite ville au sud de l'Angleterre, et embraye assez vite sur une affaire de meurtre saisie un peu par hasard par deux policiers, suite à une constatation d'effraction dans un magasin en ville. Le cadre est tout de même peu commun : ils retrouvent un corps féminin démembré dans une valise, cachée au sous-sol d'une maison louée sous nom d'emprunt.


C'est le point de départ assez glauque d'un policier presque documentaire, au sens où on suit une routine policière quotidienne dans tous ses détails. Le parti pris peut être rebutant car il est souvent descriptif et dépourvu de véritable péripétie, mais on se laisse bien prendre au jeu de l'enquête minutieuse. On passe à travers une quantité considérable de particularités, d'éléments qui s'avèreront inutiles ou pas, de suspects plus ou moins crédibles. Le film développe un parfum désuet à certaines occasions, comme le comportement de plusieurs personnages (des crises d'hystérie vraiment maladroites ou la réaction des parents de la victime par exemple), mais rien de fondamentalement préjudiciable.


Il faut quand même s'accrocher dans cet univers car il est dépourvu d'acteur charismatique, la photographie est anormalement lumineuse, et les dialogues forment un flux ininterrompu qui donne un rythme très soutenu au film du début à la fin. L'humour (pince sans rire, cela va de soi) n'est pas exclu malgré le sordide de l'affaire, à l'image du plan final révélant qu'un alibi martelé 15 fois était en fait mensonger, ou encore des jeux de regard régulièrement échangés par les deux enquêteurs. Un thriller étonnant de la part du cinéaste Val Guest largement connu pour ses séries B de SF.


http://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Mystere-de-la-Villa-Blanche-de-Val-Guest-1962

Morrinson
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films en Noir & Blanc par choix esthétique, Top films 1962, Mes thrillers, Réalisateurs de choix - Val Guest et Cinéphilie obsessionnelle — 2022

Créée

le 23 oct. 2022

Critique lue 38 fois

Morrinson

Écrit par

Critique lue 38 fois

D'autres avis sur Le Mystère de la Villa Blanche

Le Mystère de la Villa Blanche
anthonyplu
8

Val Guest-star

Une excellente révélation qui confirme que si Val Guest a eu une carrière pour le mois inégale, quand il s'en donne les moyens, il peut-être formidable. Contrairement à son titre français, ce titre...

le 7 avr. 2017

3 j'aime

2

Le Mystère de la Villa Blanche
Morrinson
6

"It's the only thing I hate about this job — ringing strange doorbells and bringing bad news."

Ce film policier britannique appartient au sous-registre des polars procéduraux décrivant de manière minutieuse le déroulement d'une enquête, avec une multitude de détails (signifiants ou...

le 23 oct. 2022

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

138 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11