Le Jar : Dinde et Délices
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José Luis López-Linares plonge au cœur du mystère en s'intéressant à Jérôme Bosch, un peintre flamand mort il y a exactement 500 ans. Son œuvre la plus connue, "Le Jardin des Délices", est au centre du film. Si ce tryptique surréaliste est unanimement reconnu comme un chef-d'œuvre, tant par le fourmillement de détails dont il est constitué, que par la foultitude de significations de ceux-ci, une grande partie des interprétations possibles reste recouverte d'un voile sombre, tant l'œuvre est complexe, d'où le titre du film.
La question centrale du film est de savoir si le tableau de Jérôme Bosch est une œuvre religieuse ou profane. Pour nous éclairer, onze intervenants, qu'ils soient philosophes, écrivains, chefs d'orchestre, sopranos, artistes plasticiens, ou encore conservateurs, apportent chacun un regard singulier sur l'œuvre, regard influencé par le milieu duquel ils sont issus. Ainsi, la toile est étudiée en chaque instant sous un angle différent. Mais la beauté du film réside davantage dans le choix subtil du réalisateur de nous laisser observer les intervenants quand ils regardent le tableau ! A travers ce parti pris, on est invité à prendre conscience de notre statut de spectateur, et plus on voit ces intervenants contempler le tableau, plus on comprend que l'on s'observe soi-même. Cela permet d'ailleurs de comprendre l'essence même du tableau, mais je n'en dis pas plus : ceux qui n'ont pas vu le film devront le voir, et les autres comprendront !
Un petit mot sur les musiques : elles sont très touchantes et très à propos. Elles rythment parfaitement le film et sont variées : il y a du classique évidemment, mais aussi une chanson de Brel en néerlandais, et aussi des choses plus rock'.
Linares a donc créé une œuvre profonde qui s'est avérée être bien plus que ce que j'en pouvais penser. Un film sachant allier art et théologie avec autant de finesse est quelque chose de rare à ne pas manquer.
Créée
le 16 oct. 2016
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