Festival des platitudes pour Jardin des Délices

Une litanie d'intellectuels diverses dispensent des propos superficielles. L'art reste donc dans ce documentaire la propriété d'une ennuyante "élite" protéiforme mais identifiable. Même M. Onfray est d'une platitude confondante. A tel point qu'il n'y a que la conclusion qui reste en mémoire, dite par un écrivain : "Finalement si cette œuvre reste un mystère c'est parce que chacun s'y voit". Magique. Difficile de faire une conclusion plus lambda sur une œuvre picturale. C'est sûr que lorsqu'on cherche aussi mal, on ne risque pas de percer le "mystère". Dommage car certaines informations sont intéressantes comme celles concernant les différents propriétaires du triptyque et les couches successives de préparation et de peinture.
Dommage en effet, car on y parle du fait que les gens de l'époque de Bosch avaient une autre vision des choses mais cela n'est jamais utilisé pour oser aller plus au fond des choses, pour prendre des risques analytiques. Certains intervenants, notamment une dame qui parle de la banalisation du multi-symbolique à l'époque de l'exécution du tableau, auraient pu être d'avantage interrogés ou leur propos être un point de départ pour toucher à la culture de l'époque, l'ésotérisme bien ancré encore à ce moment là et bien d'autres sujets encore que ce Jardin des Délices semble nous crier. Tout est effleuré ici, alors qu'on pourrait tenter de vraiment déflorer ce Jardin psychédélique avant l'heure. Surtout qu'on y voit plusieurs personnages gober des baies rouges comme aujourd'hui on avalerait des cachetons de produits interdits …
Encore un documentaire académique et de surface sur l'art, malheureusement. Il manque aussi de clarté sur les aspects historiques. Mieux vaut lire sur cette œuvre, ne serait-ce que la page Wikipédia. Ceux qui ne connaissent pas du tout l'artiste y auront tout de même le plaisir de la découverte.