Le Nœud coulant par gregdu62
Un des premiers Has (voire le premier il me semble) et déjà un chef d'oeuvre. Tout y est, ou presque, et se prolongera et s'accentuera dans les films suivants. Ici, dans ce film, c'est l'impossibilité de fuir, boire c'est l'enfer, ne pas boire c'est l'enfer. Aucun espoir. Ce n'est pas un film sur la dépendance, c'est un film sur l'enfer de vivre. Tout est désespoir. Non pas que l'auteur félicite et fait spectacle de cela. Ca sonne juste comme un constat. La séquence du bar est terrible : c'est toute une population qui semble vivre l'enfer. Quant aux gens qui ne boivent pas : rien ne rime avec bonheur. Le tableau donné par le cinéaste de la Pologne d'alors est très noir, mais ça en devient quasi existentiel, au-delà du politique. L'approche du temps, telle qu'il y développe déjà ses séquences, annonce des films comme Chambre commune (Pologne d'avant guerre), L'art d'être aimée... Et là dessus, je ne conseillerais pas mieux que de conclure un cycle Has avec son autre chef d'oeuvre à mes yeux, La clepsydre. (J'ai pas vu son plus réputé Le manuscrit trouvé à Saragosse ceci dit). Ce cinéaste est moins connu que les Wajda et Munk, par exemple, de sa génération, mais ça serait bien dommage de se priver de découvrir sa filmographie. Débuter par Le noeud coulant, c'est l'idéal...