Abdallah Geronimo Cohen ?
J'ai bien regardé de bout en bout "Le nom des gens" et j'aimerais apporter à ce film un point de vue politisé pour une comédie qui taille dans le gras de la politique... pour finalement s'en détourner par une pirouette humaniste. Par démagogie certainement.
Cette ode au multiculturalisme me laisse pantois. Comment est-il possible qu'un spectateur se laisse berner par cette morale qui se détourne de son intention qui est : comment organiser la vie sociale et économique d'un pays ?
A cela, le film répond par la chantilly et le fait divers.
Pour ma part, les choses sont simples en politique. Pourquoi ne parle-t-on jamais, je ne sais pas moi, de la production, de la propriété ou encore des frontières !? La question des frontières est souvent primordiale. Par contre, il y a une chose dont on s'aperçoit avec ce film : l'idiot est international.
Vous remarquerez que dans beaucoup de langues, le mot "idiot" garde sa racine étymologique.
Et ce film ne parle d'aucune perspective autre que la bêtise, comme s'il en était héritier et reproducteur. Alors on personnalise la politique, on dépolitise le sujet initial pour un contenu qui passe de la comédie astucieuse et fraîche à un film traditionnel et convenu.
Le multiculturalisme n'est pas l'idée que je me fais de l'humanisme, cela est une chose. Dans l'ordre économique actuel, il ne sera jamais qu'un opportunisme. En vérité, l'inégalité de richesses entre les peuples est un obstacle majeur à la réunion de l'humanité. Les migrants des pays pauvres se déplacent toujours et principalement pour des raisons économiques. Ainsi le multiculturalisme n'est pas une liberté et ce film omet totalement cette propriété-là. Si bien que cela en devient très gênant. Mais surtout "Le nom des gens" se cache dans des travers qui ne sont pas les siens. On y parle des convictions dans des raccourcis honteux, dans des discussions houleuses, dans la coucherie vaudevillesque ou comme étant le produit de notre éducation sans jamais atteindre le tréfonds de ce que peut être une conviction, ce par quoi des millions de gens vivent et croient.
Les athées, les sociaux-démocrates et les dépolitisés considéreront ce film comme un chef d'oeuvre tandis que les militants, comme moi, y trouveront une supercherie qui bafoue l'intégrité politique et qui, au final, ne dit jamais son... nom.
Pour compléter ce point de vue, je vous renvoie vers une autre critique : http://www.senscritique.com/livre/Dans_la_mer_il_y_a_des_crocodiles/critique/29371929
VilainChien, tout à coup, me dit : "Et tu n'as même pas une érection pour Forestier à poil ?"
Elle est très bien cette femme. Elle se met à poil si elle veut.
Mais c'est toujours les femmes qui se déshabillent.
Et en plus, elle est dans un rôle très stéréotypé féminin, celle de la rigolote fantaisiste qui met du piment dans ce quotidien morne et sclérosant (dans certains discours féministes que je partage, on appelle ce genre de personnage une Manic Pixie Dream Girl, c'est-à-dire une fofolle fantaisiste).
Alors elle se déshabille si elle veut,
elle roule du cul pour donner confiance et élan à sa carrière de comédienne si elle veut, mais par pitié...
qu'on ne lui attribue aucun mérite ou conscience, dans un film qui n'a que l'idéalisme et l'essentialisme en réponse au partage.
Ce genre de film me tue... Qu'on en est encore à se dire que le triomphe de la raison et de la tolérance l'emportera toujours, par delà les déterminations, les coercitions innombrables.
D'ailleurs, ce qui est intéressant avec Leclerc, c'est l'enlisement de la conviction via l'aventure de Télé Gaucho... Comme si c'était un retour, un feedback sur Le Nom des Gens. Malheureusement, il fait s'enliser cette conviction par rapport au quotidien des héros... et non par rapport aux lois du système (système qui fait que leur idéal pseudo-libertaire-égalitaire existe).
C'est intéressant comme cinéma, mais ça ne vole pas haut. Comme les nichons de la dernière jeunette venue.