C'est hyper-facho, le quad. Tu savais pas ?
Le Nom des Gens, c'est le film que je ne voulais pas voir. Le sujet me paraissait casse-gueule et puis cette pauvre Sara Forestier était par trop exaspérante dans l'E(tron)squive.
Et bien, ce film a tordu le cou à mes préjugés en dix minutes. Jacque Gamblin est adorable dans le rôle d'Arthur Martin, quadra coincé et timide qui se fond dans la masse avec une joie sinistre, conforté dans l'idée rassurante d'être invisible. Sa rencontre explosive avec Bahia Benmahmoud va bouleverser sa petite existence bien rangée. Elle est jeune, particulièrement naïve dans la vie en général, en politique en particulier. Il découvre vite qu'elle voue sa vie à séduire ses ennemis politique dans le seul but de les convertir à sa cause.
Les acteurs sont fantastiques, on sent le plaisir qu'ils prennent et à jouer, on mesure l'incroyable alchimie qui règne entre Gamblin et Forestier. J'aime bien les couples hétéroclites en général, et celui-ci est d'une justesse bouleversante. Sara Forestier, je te pardonne tes débuts effroyables. Je te pardonne tous les navets qui viennent rien que pour ce rôle que tu sublime avec une sincérité déconcertante. Ce cher Gamblin est comme d'habitude très bon mais c'est ton jeu qui porte le film et lui insuffle cette pulsion de vie, ce souffle dévastateur et formidable. Les seconds rôles accompagnent cette joyeuse troupe avec honneur et sont tous parfaits dans des rôles justes et délicats.
A ma grande surprise, l'ensemble est particulièrement drôle et d'une finesse indéniable. Malgré quelques maladresses remarquables, le film s'en sort avec une certaine noblesse. Car oui, Le Nom des Gens est un film intelligent et sensible sur l'identité nationale. On en sort avec un joli sourire, on embrasse l'idéal de naîveté et d'optimisme porté par le film et on est pris par l'envie un peu bête d'embrasser le monde entier