Céline Sallette, dans cette série ? J'arrive !
Singulièrement alléchée par les trailers sur Canal et par un casting des plus impressionnant (Céline Salleeeeette !!) , j'attendais avec impatience le lancement des Revenants.
Je suis loin d'être déçue.
Les deux premiers épisodes sont géniaux d'inventivité et d'un certain esthétisme morbide. La musique colle parfaitement à l'ensemble et installe une atmosphère pleine de tension et de peur. Cette tension s'apparente à une certaine poésie, la scène du papillon qui se réveille et se libère du cadre en est l'illustration même.
Dans ce petit village sans histoire, les morts se relèvent et reprennent le cours de leur existence sans se douter du choc qu'ils risquent de causer à leurs proches. Le même jour, ils réapparaissent tous et bouleversent le quotidien de ces familles blessées, meurtries par leur absence.
Lorsque le passé vient frapper à la porte, faut-il lui ouvrir ? Les âmes endeuillées des Revenants n’ont pas vraiment le choix. Que ce soit la pauvre Adèle qui aperçoit la silhouette de son fiancé, mort depuis dix ans ou encore Julie qui accueille un petit garçon muet, silencieux et inquiétant, elles se retrouvent replongées dans ce passé qu'elle cherchait à fuir.
À travers les familles chamboulées qui sont au centre du récit, le premier genre travaillé par Les Revenants est celui de l’intime. L’imaginaire de la série est hanté par la culture anglosaxonne, de façon perceptible à chaque plan. Fabrice Gobert a tourné à Annecy et dans les environs, mais sa France est nappée d’Amérique.
Gobert s’est inspiré des photos de l’Américain Gregory Crewdson pour donner une atmosphère inquiétante à des lieux banals, lotissements, médiathèque, centreville désert, lisière de forêt, et faire entrer le fantastique dans les gestes et les territoires du quotidien.
Les Revenants signe un début fracassant qui respire la qualité et l'ingéniosité cinématographique.Cette série semble rejoindre la liste des nouvelles séries françaises de qualité, made in Canal+ qui permettent de pouvoir claironner haut et fort : "Et non, la télévision française, ce n'est pas que de la merde."
EDIT : Un final carrément décevant me pousse à baisser ma note. Cette série est un petit bijou d'ingéniosité et de poésie. Pourtant, elles souffre d'épisodes singulièrement inégaux. Atteinte du syndrome du twist du dimanche, la série perd ce qui faisait son intérêt, son approche particulière et osée d'un sujet original et bien travaillé. Sauf que les scénaristes sont visiblement partis dans tous les sens et ont abandonnés des gros pans d'intrigues indispensables au déroulement de la suite. Souffrant de ces fautes de rythme notables, les deux derniers épisodes finissent par tourner en rond et on se lasse vite des intrigues secondaires, anecdotiques pour la plupart.
Je suis déçue de finir cette série prometteuse sur ma faim. J'en attendais mieux des scénaristes qui ont singulièrement bâclés ce final.
C'est bien gentil de faire une série fantastique et novatrice mais il faut rester au niveau de son ambition.
A bon entendeur, mes chers scénaristes de Canal+.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.