Il est en effet tout nouveau le testament du docteur Marcelin, document qu'il égare (mais ne l'a-t-il pas fait exprès pour punir son épouse de l'infidélité qu'il vient d'apprendre?) et dont sa femme prend connaissance. Le testament sème le trouble dans le couple et dans celui d'amis proches.
Son talent de dialoguiste et son ironie permettent à Sacha Guitry de donner du piquant et de la valeur à sa pièce de boulevard. Sans ses textes, il faut admettre que son sujet éminemment bourgeois rejoindrait le tout venant de la production théatrale du genre. Mais, qu'il converse avec un domestique ou avec une épouse, Sacha Guitry met le même talent d'écriture, la même verve, et ses trouvailles dialectiques facétieuses, ses plaisanteries sont d'autant plus savoureuses qu'elles sont bien amenées et jouées, par opposition au mauvais boulevard qui surjoue.
C'est du théatre filmé mais sans aucune pesanteur, c'est dire que Guitry est un bon metteur en scène de cinéma; on retrouve ici le sujet entre tous de Guitry, la relation conjugale, dont il est se montre invariablement désabusé à coup de considérations et formules spirituelles marquées par la misogynie ou le désenchantement comme par le plaisir des bons mots.