Le Paradis des mauvais garçons par Alligator
dec 2009:
De Von Sternberg, je m'attendais à beaucoup mieux. La mise en scène est parfois très simpliste. Les décors sont souvent trop voyants. Ca sent le studio, le clap, le perchiste et les éclairagistes derrière la caméra. Le faux Macao peine à prendre vie. Les éclairages ou les accessoires démontrent comme un manque de moyen. C'est très étonnant de superficialité visuellement.
Par contre le casting est bien goûteux. J'ai passé le film à baver sur les jolis minois et corps de Jane Russell. J'en ruisselle encore. Cette femme n'est pas à proprement parler "belle", mais nom d'un chien, elle en a, du chien, qu'elle est bandante mazette! Bien en chair et dotée d'un regard de biais qui me sied, méchamment sexuel, il n'est pas étonnant qu'elle ait déchainé des foules de mâles membres prêts à semer des litres d'hommages devant ses photos et ses films.
Mais Robert Mitchum n'est pas en reste. Il fallait bien ce grand escogriffe à la gueule encore moins académique pour lui rendre la pareille dans une sorte de manège phéromonal. Encore une fois, sur un texte et un personnage que nous qualifierons de moyen pour être poli, il parvient à créer quelque chose de très évocateur, très animal, un être de chair et de sang. Parce qu'avouons que l'histoire n'est pas bien emballante.
On regrette la trop faible participation de Gloria Grahame que Von Sternberg a très mal filmée. Il loupe quasiment tous les gros plans sur sa bouche bougonne et ses mimiques encore plus sensuelles que celles de Russell. Incapable! Sabotage!
Avec William Bendix qui promène ici encore sa mine bonhomme et son phrasé chuintant, fort sympathiques, on peut donc dire sans se tromper que le film tient uniquement par la présence de ses comédiens, sur qui sans doute la production a échafaudé un semblant de scénario et de décors aux allures de film presque noir.
On regrette encore plus le recadrage opéré sur le dvd Warner. Les contrastes prennnent une vilaine droite, c'est moins net, c'est plus éclatant et comme passé, abîmé. Pas loin d'être dégueulasse.